Tout juste après sa victoire au Magritte 2016 pour la BO du film Le tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael, An Pierlé nous revient avec l’album Arches enregistré dans l’église Saint-Jacques de Gand. Son architecture est conçue pour l’essentiel autour d’un orgue, de boîtes à rythmes et de voix.
C’est dans la pénombre, à la lueur de bougies qu’il m’a semblé approprié de prendre le temps de le découvrir. On y entre par un chemin d’emblée teinté d’étrange, de mystère et c’est la voix qui nous guide. D’abord frêle, délicate, elle laisse rapidement entrevoir sa puissance qui pourra ressurgir à n’importe quel moment. On entre dans l’intimité d’une femme, dans son sanctuaire à elle, où se déploie un large panel d’émotions portées par une voix souple qui se faufile dans tous les recoins.
C’est beau. An est comme l’enchanteresse d’une cérémonie païenne. La charge dramatique intense est ponctuée de quelques douceurs où on la retrouve apaisée, aimante. L’orgue suit fidèlement tous les mouvements de la belle, les guitares et les rythmes de Koen Gisen lui emboîtent le pas. On est envoûté par les ambiances surannées, les virées pop, le dépouillement moderne, les mélodies fines et efficaces (je craque littéralement pour "Vibra"). Régulièrement quelque chose de singulier, des dissonances planquées ici et là viennent surprendre et renforcer encore le lyrisme de cet opus brûlant.
Je ne peux m’empêcher de croire que ce très personnel et très réussi Arches sera remarquablement porté sur scène. Une autre réjouissance : lui succèdera dans peu de temps, Cluster, le second volet du dytique.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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