Comédie épique d'après le roman éponyme de Cervantès, mise en scène Jérémie Le Louët, aevc Julien Buchy, Anthony Courret, Jonathan Frajenberg, Jérémie Le Louët, David Maison et Dominique Massat.
Le spectacle démarre par une fausse conférence de presse où les questions fusent de la salle, posées par de faux spectateurs.
Conférence qui part vite dans toute les directions car comme l’indique le sous-titre du spectacle : "Chronique d’un naufrage annoncé", faisant référence notamment aux versions inachevées de l’aventure du célèbre chevalier errant et de son fidèle écuyer Sancho Pança, tout ne se passera comme prévu…
Et pourtant, Jérémie Le Louët (qui campe un très bon Quichotte) n’aura pas été très loin du Molière dont la cérémonie sera écourtée par des manifestations venues une nouvelle fois de la salle.
Comme un spectacle en train de se faire dont on voit les coutures, Jérémie Le Louët et la Compagnie des Dramaticules proposent après "Ubu Roi" la saison dernière de revisiter une grande œuvre sous l’angle de la mise en abyme. La scène est transformée en un vaste plateau de tournage.
S’appuyant sur un dispositif vidéo sophistiqué qui associe les spectateurs en les intégrant au décor et produit de belles images en noir et blanc des principales séquences, le metteur en scène dans un bric à brac d’éléments de décors et d’accessoires divers, bien épaulé par une troupe de comédiens et de techniciens homogène offre une relecture de l’œuvre de Miguel de Cervantès décalée dans un humour toujours aussi potache et débridé.
Grand spectacle, effets en tous genres, Les Dramaticules envoient une nouvelle fois tout valser dans un grand chambardement mais traitent néanmoins parfaitement leur sujet. Comme souvent chez la compagnie, le spectacle pêche un tout petit peu par excès mais l’ensemble est globalement réussi.
Et surtout, la belle prouesse de Jérémie Le Louët est de proposer néanmoins, sous l’apparence d’un grand bazar, une version aussi fidèle qu’actuelle de "Don Quichotte", abordant entre autres le thème de l’engagement ou du pouvoir, à la fois donc festive et critique de la société.
Un spectacle où l’on ne vous prend en tout cas pas pour un mouton… |