Si vous êtes fan de post-rock, cet album est fait pour vous. On vous prévient tout de suite : ici, on est dans l'univers rêveur de Mogwai, God is an Astronaut, Explosions in the Sky, Caspian, Maybeshewill et tous les autres groupes auxquels vous pensez chaque fois que vous dites "post-rock".
Les paysages froids et brumeux du nord-est italien et la romantique et décadente Padoue nous offrent ces mélodies qui semblent plutôt sorties du nord de l'Europe, avec les Winter Dust, groupe formé en 2008. Leur nom explique tout : une déclaration d'intention qui promet de la nostalgie, des souvenirs du passé, de la poussière sur nos mémoires, juste pour vous dire qu'ici, on ne rigole pas.
Après l'autoproduit Existence en 2011, les cinq italiens ont signé sur le label français Voice of Unheard Records leur album Autumn Years (2013) pour passer ensuite sur Kreative Klan Records en 2015 pour leur dernier EP : Thresholds. Quatre morceaux à la délicatesse du post-rock qui rencontre la puissance du post hard-core et on le sait tous, ce qui est post est bien.
"There", le premier titre, s'ouvre avec une séquence synthé qui nous fait penser à "Your hand in mine" d'Explosions in the Sky. C'est le mysticisme d'une nuit d'hiver et les images des jours heureux qui passent devant nos yeux, comme une vieille pellicule dans un cinéma d'art et d'essai.
On continue avec le lourd riff de l'introduction de "Acceptance", avec la voix de Marco Vezzaro qui devient un cri screamo et nous transporte vers le troisième morceau. "Let the morning in" est le prélude de la partie la plus délicate de l'album, avec ses riffs de guitare répétitifs qui explosent finalement dans un refrain instrumental, un déchaînement puissant.
On glisse vers les douces notes de piano sur "Elsewhere" et on se croit vraiment ailleurs. On se croit dans Seul dans le noir (Man in the Dark) de Paul Auster, les souvenirs qui s'enchaînent, et une question nous tourmente : "Life is disappointing, isn't it ?".
Froid, encore plus froid après cet album, on voudrait juste que la vie soit simple comme dans ce morceau qui, malgré tout, se termine avec un piano joyeux accompagné d'une guitare et d'une batterie rapide qui disparaîssent doucement sur une voix qui nous rappelle "I want to you be happy. And the scene abruptly ends" et laisse les dernières notes du piano jouer.
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