Samedi 27 août 2016
9h30. Même réveil, même chaleur. Les organismes commencent à être éprouvés par l’état festif ininterrompu et les conditions climatiques accablantes. Ça tombe comme des mouches dans la file d’attente de la douche, heureusement le poste de secours est juste à côté…
De sacrées têtes d’affiches sont programmées aujourd’hui mais pour l’heure, je me rends à mon premier concert de la journée et quel concert ! J’avais eu l’occasion d’entrapercevoir The Inspector Cluzo au Download Festival il y a quelques mois mais c’est une magistrale claque que je me prends à écouter ce duo gascon. "Il n’y a pas d’ordinateur derrière, nous ne sommes que deux et on va vous faire oublier qu’on est que deux !". Le ton est donné et en effet, il y a seulement le batteur et percussionniste Mathieu Jourdain et le guitariste et chanteur Laurent Lacrouts sur scène, ce dernier mettra d’ailleurs un point d’honneur à ne pas enlever sa veste alors qu’il fait toujours plus de 35 degrés. La magie opère et en effet, on oublie vite qu’il n’y a que deux musiciens tant leur musique est puissante et enlevée, du bon rock sur lequel se pose à merveille la magnifique voix du chanteur. Cependant, The Inspector Cluzo, ce n’est pas que de la musique : le duo est également fermier, "Rockfarmer", et livrera un magnifique réquisitoire pour le monde rural, peu avant la fin du concert et un superbe démontage en règle de la batterie !
Dur de se remettre de ses émotions après ça, je vais donc explorer un peu les à-côtés du festival, étant peu intéressée par Mass Hysteria. Sous les arbres et dans un square de la ville est installé "Le temps des Freaks", festival alternatif consacré aux arts de rues, au théâtre et à la bande-dessinée. Je déambule parmi les roulottes et les parterres de fleurs pour finalement tomber sur une pièce de théâtre burlesque, "maboul distorsion", reconstitution d’un match de tennis d’antan, sous la surveillance d’un étrange arbitre.
Je me dirige ensuite de nouveau vers la grande scène pour voir Jake Bugg, vendu comme "le petit prodige" par le programme. Alors certes, il joue bien de sa guitare mais il semble avoir complètement oublié qu’il se produit face à des êtres humains et que donc un tout petit peu de mouvement et d’affabilité sont de mises. Tandis que les nuages commencent à pointer le bout de leur nez, je passe mon chemin pour aller vers l’autre scène écouter Miike Snow. La pop électro du groupe americano-suédois est envoûtante et m’emporte un instant vers de vastes espaces plus froids et désertiques, superbe !
Les éclairs zèbrent le ciel. La foule se masse vers la grande scène pour le show explosif de la soirée, j’ai nommé Sum 41. Nous avons droit à une bonne averse juste avant le concert, mais l’orage ne douchera pas l’enthousiasme du public, bien au contraire : celui-ci semble plus bouillant que jamais, ça sera d’ailleurs le concert le plus agité du festival pour moi ! Le punk rock des Canadiens me ramène un instant en adolescence et le show à l’américaine fait le reste : le public est hystérique et connaît toutes les chansons par cœur. Petite déception cependant sur le final, sans rappel ni même de mot d’adieu, dommage.
Je ne verrai que de loin Black Bones, trop occupée à choisir la sauce de mon sandwich à l’omelette, mais ils semblaient avoir énormément développé leur visuel, à grand renfort de lumière ultraviolet et fluo. Leur musique électronique bouge bien et mériterait un peu plus d’attention, à surveiller donc. Je me tiens d’abord à distance du concert de Bloc Party, qui est toutefois plutôt sympa à écouter et je finis par me laisser tenter par leur rock électronique en m’approchant d’avantage de la scène, sans regret quand résonne le riff de "Helicopter", plutôt dément !
Dernier concert de la nuit, j’attends beaucoup de Cassius, légende de la french Touch. La scénographie est tout simplement magnifique et occupe absolument toute la scène. Les deux DJ’s trônent sur un volcan entouré de palmiers, d’où s’écoule de la lave. A l’arrière-plan un lever ou coucher de soleil, on ne sait plus trop. Le début du set est extrêmement lent et beaucoup s’impatientent, à juste titre : vingt minutes pour véritablement commencer à envoyer le groove, c’est un peu long ! Je regarde même, interloquée, une chenille se former sur le dancefloor. Mais le set prend finalement de l’ampleur et s’avère très dansant bien qu’un peu trop drum and bass à mon goût. Je suis toutefois très contente de cette dernière soirée à Charleville-Mézière, tandis qu’au camping, la fête n’a jamais été aussi folle !
Dimanche 28 août 2016
C’est le dernier jour, il faut plier la tente et ranger ses affaires avant d’aller écouter les derniers concerts du festival. Le dimanche est une journée plus familiale, l’entrée est à 5 euros et le public est donc beaucoup plus hétéroclite que les jours précédents. L’ambiance est toutefois un poil mélancolique, forcément après ces quatre jours intenses, le retour à la réalité va être rude.
J’attendais beaucoup du concert de Grand Blanc, appréciant leur pop / rock assaisonnée au synthétiseur. Ils livreront un concert plaisant mais assez scolaire. Je mets ça sur le compte de la jeunesse du groupe et attends de voir comment ils évolueront.
Feu ! Chatterton sera mon dernier concert de ce festival et l’ultime choc émotionnel. J’avais vaguement écouté leur album mais le groupe révèle véritablement tout son potentiel sur scène pour un concert poétique, plein d’émotions et d’énergie. Le chanteur à une voix absolument envoûtante, il donne tout sur scène et part dans des envolées lyriques entre chaque morceau pour s’adresser au public. Un concert absolument magique qui me laissera flottante sur tout le trajet du retour. Point de correspondance cette fois et je rentre à Paris sans encombre, la tête pleine de musique, de lumière et d’un sérieux goût de revenez-y ! |