Red Earth & Pouring Rain
(Communion Records) juillet 2016
"Terre rouge et pluie battante". A la lecture d’un tel titre, on s’attend à quelque chose d’austère, au parfum de lande brumeuse battue par les vents et la pluie, une musique à écouter chez soi sous la couette. Mais il ne faut jamais s’arrêter au titre, c’est bien connu, on irait jamais très loin sinon.
C’est plutôt une promenade nocturne en voiture le long d’une marina bordée de palmiers que nous inspire le premier titre, éponyme, de l’album. La guitare est aérienne, légère comme un morceau de pop estivale et la voix d’Andrew Davie nous délecte.
Deux membres composent désormais Bear’s Den : Andrew Davie donc, guitariste et chanteur et Kev Jones. Le groupe vient de Londres et se forme en 2012, un troisième membre les accompagne alors. Ils délivrent leur premier album, Islands, en 2014 et tournent beaucoup en Europe et en Amérique du Nord.
C’est le désormais duo qui nous livre ce second album, Red Earth & Pouring Rain, et ses douze titres. La pochette évoque Edward Hopper et conforte dans l’idée d’un road trip nocturne. Le groupe ne nie pas cette idée, au contraire. Il raconte en effet avoir passé beaucoup de temps sur la route en tournée, à rouler de nuit. Pour aller plus loin, il nous dit avoir conçu cet album en pensant à ce voyage : conduire vers l’avant mais en regardant dans le rétroviseur.
La plupart des pistes restent dans le schéma de la première : la voix chaleureuse d’Andrew Davie se marie à merveille avec la mélodie de la guitare folk et les rythmiques plutôt discrètes. Parfois des nappes diffuses de claviers interviennent pour étoffer un peu les morceaux.
"Auld Wives" se détache de cet ensemble par son dynamisme et la mélodie vocale un peu moins monotone ; tout comme "Broken Parable". Quelque chose de plus émane de cette piste, une dimension plus saisissante, peut-être due aux synthés.
L’album est globalement agréable à écouter. Il semblerait que Bear’s Den ait choisi de suivre la voie de The National plutôt que celle plus rock que laissait présager le premier album. Cependant, aucun morceau ne se démarque vraiment et une impression de monotonie dans la voix et les mélodies persiste. On garde tout de même un sentiment très agréable à l’écoute de cet opus mais il ne reste malheureusement pas en mémoire assez longtemps pour chantonner un de ses morceaux.
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