A tous ceux qui pensent que le jazz est une musique du passé, chiante et élitiste, je leur proposerai d’écouter, et en ne citant que quelques saxophoniste Français, des musiciens comme Thomas de Pourquery, Baptiste Herbin, Julien Lourau, Guillaume Perret, Pierrick Pedron, Sylvain Rifflet ou Samy Thiébault. Parce que ces musiciens proposent une musique tout sauf passéiste ou ennuyeuse mais qui s’abreuve aux sources de toutes les musiques (c’est l’essence même du jazz), accessible, réjouissante et captivante ! Preuve que si le rock est mort, le jazz est lui bien vivant !
Après avoir exploré avec talent le répertoire des Doors (A Feast Of Friends en 2015, et le titre "Raqsat Fes" n’en est pas si éloigné), le saxophoniste part aux croisements de ses racines aux senteurs voyageuses (Maroc, Côte d'Ivoire…). Une histoire, une culture, un vécu qui est comme un terreau à sa musique, à son récit et qui, forcément fait résonance au jazz, ou au blues, cette musique afro-américaine, généreuse, aux nombreuses racines, devenue assemblages, facteurs influençant et carrefour de rencontres.
Généreux Samy Thiébault, l’est également. Musicalement bien sûr mais aussi en tant que fondateur et cheville ouvrière du label Gaya Music (Daniel Zimmermann, Fred Nardin, John Boutellier, Geoffrey Secco, Julien Alour, Mauro Gargano, Julie Saury…). Comme l’explique le saxophoniste, "Rebirth est fait de mélodies qui me décrivent, musicalement et personnellement". C’est donc un disque abondant, ouvert, multiple. Ouvert aux autres musiques (les musiques traditionnelles donc mais également la musique classique : l’adaptation de "Laideronnette, impératrice des pagodes" de Maurice Ravel, Modeste Petrovitch Moussorgski ou la mélodie d’Erik Satie "Le fils des étoiles" qui sert de fil rouge à "Enlightments Suite") et ouvert à d’autres musiciens comme l’excellent trompettiste Avishai Cohen. On retrouve également Sylvain Romano à la contrebasse, Philippe Soirat et Meta aux percussions, Adrien Chicot (au piano et Fender Rhodes), Jean-Philippe Scali (saxophones alto et baryton), Manu Domergue (au mellophone).
Tous à l’unisson offrent un disque d’une grande beauté, une synthèse entre orient et occident, un voyage qui pourrait rappeler ceux proposés par exemple par Yusef Lateef. Samy Thiébault maîtrise son instrument comme jamais et fait une musique d’une grande classe au son rond et feutré (seul bémol pour les parties de flutes…), forcément Coltranienne, hard bop comme un miroitement de couleurs, un enchevêtrement de timbres où les notions de partage et de transmission sont omniprésentes. Partage, générosité, ouverture, musicalité….merci Samy Thiébault !
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