Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Erwan Pinard
Obsolescence programmée  (Samedi 14)  février 2016

Cet album d’Erwan Pinard est une autopsie de la société contemporaine, celle de tout de suite maintenant. Rien n’échappe à son œil acerbe et à ses répliques acides dans Obsolescence programmée, pour le plus grand plaisir de vos mignonnes oreilles attentives.

Quelques mots pour la conception graphique de l’album illustrant l’esprit des morceaux. Les dessins disent : exit la peau du ventre, regardez un peu le dedans de nous-mêmes, tout n’est que chair irriguée de liquide écarlate, fibres et sacs de tissu vivant, conduits et circulation, enzymes et globules. Chaque partie numérotée comme les pièces de bidoche sur le bœuf schématisé du boucher. L’album est dans le même esprit : soulevons le masque de peau protecteur et regardons dessous.

Erwan Pinard a composé et écrit l’ensemble des titres de l’album, et c’est accompagné de Jérôme et Lionel Aubernon qu’il a mis en boîte ses trouvailles. Les instruments choisis accompagnent l’ambiance de chaque titre : un simple beat acoustique pour les battements d’un cœur qui n’attend rien d’autre que le prochain battement, un cuivre de trompette pour un gémissement de cœur qui grince en pulsant ce qui lui reste de désir, une décharge de guitare pour la déflagration de la colère qui n’en peut plus de rester coincée dans une gorge serrée.

Il n’est pas anodin de se nommer Monsieur Pinard, encore moins de porter le génie des mots et de savoir les orchestrer pour qu’ils mettent en relation les petits tracas et les grandes causes. Monsieur Pinard a une vision du monde originale et poilante, dans sa façon de relier les mots et la polysémie chère à ce dérivé du latin antique, nommée Langue de Molière : "les queues de poisson tombent à l’eau de boudin, Y a dix mille faons de forcer le destin, Au coin de la rue je fais le pied de grue, Et ronge mon frein en chantant ce refrain" ("Les queues de poisson").

Hey, vous, les académiciens amidonnés dans vos pourpoints brodés, la relève de Molière et Vian est assurée, des associations de paroles absurdes et parfaites pour une joute verbale sur un air de polysémie, rythmée au quiproquos : "Mes pleins phares dans la gueule si tu me trouves trop effacé, Si tu ne trouves plus ta place, je t’offre un GPS" ("Pénurie").

Portrait de l’homme moderne cynique et blasé, celui qui prend un air nonchalant pour murmurer un "Tranquille" quand on lui demande comment il va. Juste quand l’envie nous prend de nous révolter contre un désaxé ("une fan de Lady Gaga découpe son chat et s’en fait un manteau"), de pester contre un enfoiré ("il mettait du Lexomil dans les céréales de ses enfants"), de vociférer, de dérouler la langue de vipère et de cracher sur la mauvaise fortune et les tarés en liberté.

Un peu de nous dans chaque titre, notre Hyde-Phoenix caché derrière la flamboyante Jekill-Grey, un peu de lâcheté, "Qu’as-tu été capable de faire par amour ? Prendre des décisions "Jean-Pierre remets en deux, une pour moi, une pour mon pote"… Croire les signaux cachés dans les plaques d’immatriculation, tourner en rond, te répéter, tourner en rond". Un peu de laisser-aller et de culpabilité : "Cela fait une demi-heure que j’attends un message de toi, soit 90 accidents de la main en France et 60 enfants morts du paludisme en Afrique, et tu comptes laisser faire ça ?" ("Compte à rebours").

Cinquante et une minutes de musique épatantes, du cynisme assumé entre blues qui déchire et guitares énervantes, de la vérité sortie de la bouche d’un jongleur du champ lexical à la prosodie située entre le raifort et la fleur d’oranger, un peu piquant mais appétissant.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

Erwan Pinard en concert à La Tannerie (dimanche 20 novembre 2016)

En savoir plus :
Le Soundcloud de Erwan Pinard
Le Facebook de Erwan Pinard


Nathalie Bachelerie         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :


# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=