Les couleurs et les formes
(Pas La Peine Éditions) novembre 2016
Musicien écumant les salles de concert depuis une bonne dizaine d’années comme batteur puis bassiste pour différents groupes, Sébastien Pasquet est devenu auteur compositeur interprète depuis 5 ans sous le pseudo de Tristen. Et aujourd’hui, il nous revient avec un nouvel album Les couleurs et les formes, déjà le troisième après L’ombre à suivre en 2011 et Mars en marche en 2013 qui avaient laissé entrevoir de belles choses. Il ne délègue plus les instruments, hormis la batterie et le trombone, enregistre et masterise et bien sûr écrit la totalité des textes sauf "La fin du monde".
Le garçon nous raconte "Les structures de l’automne" à travers sa solitude, ses envies, ses préférences, son impression de n’avoir jamais été à sa place. Mélancolique à souhait, cette chanson débute l’album avec l’élégance d’une voix brute. Tantôt folk, tantôt rock, parfois pop, ce disque parcourt les états d’âme de Tristen, notamment avec les inséparables son "Amour en vitrine" et "La fin du monde", sublime reprise d’Aloha Aloha, guitare-voix laissant de marbre. Puis vient, "Chanson du XXème siècle", au milieu de l’album, morceau instrumental le plus réussi de l’album selon moi, chanson purement contemplative autour d’un trombone envoûtant. Tristen y rend un vibrant hommage aux formidables jazzeux Lionel et Stéphane Belmondo ainsi qu’à son compositeur et ami Fabrice Ravel-Chapuis.
Le rock arrive avec le titre "Jesuismortetvoustousvivants", forme de mort fantasmée pour l’artiste. Tristen se perd ensuite dans les bermudes, son triangle amoureux, en contemplant les femmes. L’écriture de l’artiste est l’occasion de voyager à travers des lieux imaginaires ("L'archipel") mais aussi de contempler ses souvenirs pour mieux les combattre ("Ton visage en silex"). C’est bien écrit, parfois poétique, la voix est agréable, on s’y réfugie avec plaisir.
Débuté merveilleusement bien avec "Les structures de l’automne", Tristen réussit la clôture de son album avec "Après la fin du monde", chanson en c(h)oeur sobre et élégante où le rejoignent Barbara Malter Terrada et Thierry Bodson et leur voix chaleureuses.
Les influences sont nombreuses dans cet album, anglaises d’abord, les yeux guidés vers Radiohead ou Portishead mais aussi françaises avec Arman Méliès (que j’adore) ou Bertrand Belin. Evidemment, l’élève est encore loin de dépasser les maîtres mais il apprend vite, très vite même. A suivre.
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