La pop n'existe pas que sous les cieux insulaires d'outre-Manche. Outre Pyrénées, l'auteur-compositeur-interprète ibérique Raül Fernandez, alias Refree, est particulièrement apprécié et reconnu pour sa pop mélodique qui intègre la composante méditerranéenne.
Il tente une percée en France avec un album d'une belle couleur musicale, La matrona, chanté en castillan et en catalan dont les intonations douces et parfois un peu chuintantes à la brésilienne n'ont rien à envier aux mélopées anglo-saxonnes.
Difficile bien évidemment de gloser sur le fond quand on ne maîtrise pas ses langues. Néanmoins, sur le plan des compositions, Refree n'est pas en reste distillant une pop claire et fluide sans refrain.
Même s'il s'aventure dans des registres différents, de la samba ("Batis") au jazz ("El sotano") en passant par la pop swing dansante tubesque ("La invasion de los cuerpos"), la thématique de la popitude, romantisme, spleen, amour, est de rigueur et l'ensemble rappelle immanquablement la pop des seventies qu'elle soit sucrée ou acidulée ("La reina de les neus", "Faltas leves", "Glorietas").
Et ne vous en laissez pas conter par les gardiens du temple qui persifleront en évoquant les belles heures de l'Eurovision. Le dieu de la pop reconnaitra les siens !
L'album se clôt sur "L'herencia" plutôt rockisante qui laisse penser que le monsieur a plus d'une gamme dans sa manche
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