Réalisé par Roberto Ando. Drame. Italie/France. 1h40 (Sortie le 25 janvier 2017). Avec Toni Servillo, Daniel Auteuil, Connie Nielsen, Pierfrancesco Favino, Marie-Josée Croze, Moritz Bleibtreu, Lambert Wilson et Richard Sammel.
Quoi qu'on pense de "Les Confessions" de Roberto Ando, on n'oubliera pas de si tôt Toni Servillo en aube immaculée de moine marchant sur une musique typique de Nicola Piovani.
En lisant le générique, on aura sans doute l'impression d'être en présence d'un "pudding européen", ces films où l'on additionne des noms venus d'ici et d'ailleurs.
Mais, ici, rien de plus normal qu'il y ait des acteurs français, italiens, allemands, voire canadiens ou danois, puisqu'on est à un sommet de ministres du G8, rassemblés dans un idyllique hôtel bavarois par les bons soins du directeur de la Banque Mondiale.
Incarné par Daniel Auteuil, il a décidé d'adjoindre aux ministres des personnalités de la "société civile". Est ainsi présent un chanteur anglo-saxon, une romancière de livres pour enfants (genre J.K Rowlins) et un moine mystérieux et presque mutique à la barbe blanche, propice à une nouvelle grande composition de Toni Servillo.
Voilà donc le spectateur plongé dans un "large" huis-clos où le sort des citoyens du monde industrialisé, ou plutôt des millions de salariés et d'agents économiques des dites puissances dominantes, va théoriquement se dessiner... Sauf que le grand argentier organisateur se suicide... juste après s'être longuement confessé auprès de Roberto Salus alias Toni Servillo.
Prétexte à numéros d'acteurs (on tombera forcément sous le charme de la maturité fragile de Connie Nielsen), à interrogations sur la civilisation contemporaine et ses grandes messes internationales, "Les Confessions" de Roberto Ando est plus une comédie qu'une tragédie et doit surtout être l'occasion d'entrer dans l'univers ironique du réalisateur de "Viva la liberta".
Une fois encore, le film est porté par Toni Servillo. Quand on a eu la chance de le voir dans "La Parola Canta", le spectacle napolitain qu'il joue avec son frère, on sait le charisme qu'il dégage naturellement. Ici, il est vraiment ce prêtre magnétique, qui transforme les chiens agressifs en gentils toutous, et dévoilent la vérité des participants d'un sommet où le bonheur universel n'est pas au programme.
De là à dire que Roberto Ando fait du christianisme l'ultime barrage à l'ultra libéralisme à l'agonie ? Non, ce moine qui peut voir d'étranges choses sans s'en offusquer, et qui connaît autant les mathématiques que les économistes qui se veulent les gourous de la planète, est juste là pour proclamer qu'un peu de spiritualité ne peut pas faire de mal.
Au fond, "Les Confessions" de Roberto Ando prône un humanisme joyeux que l'on entrevoit dans l'intense complicité entre un prêtre hétérodoxe et une belle écrivaine pour enfants quand ils communient à l'écoute des chants d'oiseaux. |