Sortie ce 3 février du quatrième album de l’anglais Robin Foster, ex membre des Moneypenny. Exilé dans le parc naturel régional d’Armorique à Crozon (Finistère) depuis 97, Empyrean fait suite à Peninsular (2013), son précédent album rendant hommage à la beauté sauvage et intacte de son lieu d’exil breizhien. Entouré de Dave Pen (Archive) avec lequel il fonda en 2010 We Are Bodies, l’anglais s’est entouré de beaux noms de la scène britannique pour enregistrer Empyrean dont le batteur Steven "Smiley" Barnard qui officia au sein des Mescaleros, groupe post Clash de Joe Strummer, et actuel membre de Archive. Composé et enregistré à Camaret, Empyrean a été masterisè aux studios Abbey Road par Franck Artwright et mixé par Jim Spencer, connu pour son travail avec New Order, Oasis et Johnny Marr...

A majorité instrumentale, Empyrea nous emmène dans une odyssée sonore à la fois voluptueuse et éthérée, mais capable de s’échapper vers des sonorités plus mystérieuses et violentes, à l’image de cette pointe finistérienne, tantôt apaisée, tantôt insaisissable. "Hercules Climbs the White Mountain", "Roma" et "Electric Weapons" flirtent vers l’univers énigmatique des canadiens de Godspeed You! Black Emperor, tandis que les titres "Empyrean", "In Ghent" s’aventurent dans le monde virginal des islandais de Sigur Ros.

"Argentina" quant à lui, s’acoquine vers l’œuvre de Mark Hollis, pas le Mark des tubes estampillés FM époque "Such A Shame" mais plutôt le Hollis torturé des périodes post-rock que furent Colour of Spring et Laughing Stock. Le titre phare de l’album "Vauban" ballade électrisée, fait se rencontrer les riffs inquiets de Efrim Menuck et la mélodie de "Mad Stone" de Tears For Fears. Robin s’est néanmoins entouré des voix de la canadienne Ndidi O sur "Everlast" et de Pamela Hute sur le très lynchien "The Hardest Party". Ce clin d’œil vers le cinéma ne surprendra personne tant Robin a œuvré pour la toile, essentiellement aux côtés de Sean Ellis (réalisateur de Cashback nommé aux Oscars) en réalisant les musiques de Metro Manila (nomination aux world soundtrack awards) et Anthropoid.

Empyrean est un album à l’image de la retraite de son auteur dans ce pays mystérieux, apaisé, ensoleillé et soudainement en proie à la furie des déferlantes.