Depuis quelques mois la ville de Saint-Etienne est en mutation : création d'une 2eme ligne de tramway, d'une citée du design, d'un Zénith, d'une salle de concert "Musiques Actuelles", d'un cinéma d'art et d'essai en plein centre-ville, et bien d'autres.
C'est dans ce cadre d'immense chantier, de théâtre urbain, que se déroule la 1ère Biennale de la ville, Les Transurbaines, en alternance avec la Biennale Internationale du Design déjà bien connue. Avec le concours du riche tissu associatif stéphanois et d'artistes invités pour l'occasion, se déroule un nombre impressionnant de manifestations durant ces deux semaines. (expos, performances, ciné, concerts...)
Tout d'abord l'exposition au musée d'art moderne "Domicile : Privé/Public"
Cette exposition regroupe plus d'une trentaine d'artistes internationaux venus nous faire réfléchir, autour du thème "Sur la place de chacun", sur le processus qui transforme l'environnement en "domicile".
On peut y découvrir notamment les caravanes psychédéliques de Loris Cecchini et la fameuse "Pink House" de Jeanne Susplugas dont l'intérieur ouvre une fenêtre sur un monde cauchemardesque et fantasmagorique sous forme d'animations vidéo... Exposition qui se poursuit au delà des Transurbaines jusqu'au 31 août.
Samedi 11 juin, sous l'initiative de Joël Hubaut (connu pour la fameuse pochette toute rose "La grande Musique" des Little Rabbits) s'est déroulée la journée monochromique qui invitait tous les stéphanois à se parer de jaune.
Ambitieux projet tant on connaît l'attachement des stéphanois au vert, d'où l'initiative d'un collectif distribuant des lunettes bleues pour rectifier le tir... Pique-nique, rires et fêtes de quartier étaient au rendez-vous.
Autres initiatives à souligner : les expositions "Laisse moi passé" et "Diachromes et Poésies" se tenant dans les anciens locaux défraîchis de la "Loire Républicaine".
Gilles Favier et Anders Petersen ont choisi le noir et blanc pour cette "carte blanche" à St-Etienne, de magnifiques photos prises au fil des rencontres, dont certaines photos "perturbantes", pour certains, peuvent illustrer un certain mal-être.
Quant à Antoine d'Agata, il a choisi de photographier en couleur mais de dos des travailleurs en usines dégageant là aussi une atmosphère pesante.
A coté se tient dans un cadre relativement plus léger l'univers de Ghyslain Bertholon, dont il me dit s'être carrément approprié les lieux pour son exposition "Diachromes et Poésies".
Univers de chasseurs et de trophées de chasse également de dos, mais qui contrairement au photos précédemment citées prêtent à sourire, de taupes surgissant des fameux "crassiers" stéphanois, de meubles de salle à manger de nos grands-parents où Claire Chazal de TF1 est iconifiée par un vitrail ...
De la place du Peuple on peut observer le projet "Entre Ciel et Terre" de Felice Varini, consistant en d'immenses cercles concentriques bleus qui, à un seul et unique point (celui de l'œil de l'artiste), forme une géométrie parfaite. Il est amusant de chercher ce point, mais aussi de s'aventurer et découvrir cette œuvre sous tous ses angles.
Hier soir a eu lieu aussi une performance étonnante, celle de Llorenç Barber "Sol à Sol" concert unique en son genre puisque du coucher au lever du soleil, s'est jouée une symphonie urbaine composée à partir des cloches et carillons d'une dizaine d'églises que regroupe l'agglomération. Une nuit que sûrement tout les râleurs et ronchons du genre ne sont pas prêts d'oublier...
Tout au long de ce festival on peut également découvrir quelques pièces de théâtres ainsi que "CinémaVille" où tout les cinémas sont à contributions pour diffuser environ 120 longs-métrages, classés selon 3 thèmes : "TransEuropExpress, New York Délires et La Chine est proche". La programmation complète se trouve sur le site de Cinemaville.
Le festival se clôturera le 21 juin, jour de la Fête de la musique avec de nombreux concerts et notamment la présence d'Angil déjà chroniqué sur Froggy's Delight, groupe de la région stéphanoise.
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