Le
nantais Melodium poursuit son nomadisme
en matière de labels, en signant ce nouvel effort sur le
label Autres Directions (lui aussi de Nantes). La
tête qui flotte est la suite logique des travaux de
Laurent Girard, qui cultive une électronica
racée mêlée à des instruments dits classiques
(piano, guitare, balafon ou autres mélodica).
Il est aujourd'hui difficile de surnager dans un paysage électronica saturé de productions diverses et très nombreuses, qui rament la plupart du temps derrière les figures de proue du genre (Autechre, Aphex Twin, Boards of Canada.)
A l'écoute de nouvel album, l'auditeur familier avec les groupes précités sera en terrain connu, mais Mélodium, qui connaît sans aucun doute son Warp, Morr Music ou City Centre Office sur le bout des doigts, a un talent indéniable à s'approprier ses références pour accoucher des morceaux fragiles, touchants et très poétiques.
Le début du disque fait la belle part aux machines et aux boites à rythmes qui lancent de jolis pavés dans les mares mélodiques créées par Laurent Girard, qui se laisse même aller à de solides compositions électro-pop chantées la plupart du temps par une voix désabusée.
Certains morceaux sont des ritournelles pour les nostalgiques de la douceur et de l'innocence de l'enfance, Mélodium marche alors sur les plates-bandes d'Isan, ou de Boards Of Canada. Par moment, Laurent Girard laisse un peu plus la parole aux instruments classiques, tente une pseudo bossa-nova "extra-terrestre" sans pour autant oublier de les noyer dans divers effets électroniques (delays, perturbations saturées, beat marteau-piqueurs, voix samplée de sa petite nièce) pour aboutir inéluctablement à des ambiances oniriques et pastorales dont on ne se lasse pas.
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