Kidnapped
by Neptune. Drôle de titre pour un album qui n'évoque
surtout pas le calme ou la plénitude marine… Scout
Niblett sort ici un album sec, nerveux, plein de tension.
Ca envoie de partout, et niveau guitare, ça déconne
pas : le son est gros voire gras…
C'est que le tout est supervisé par le Shellac en chef Steve Albini, qui s'adonne ici à son sport favori, c'est-à-dire faire sonner l'ensemble le plus brut possible. "Hot to death" démarre tout doucement, sur quelques accords. La voix, dont la ressemblance avec Chan Marshall est bluffante, s'impose, jusqu'au moment où le morceau atteint les deux minutes : une guitare furibarde débarque et c'est parti, la demoiselle joue à PJ Harvey circa Dry…
Kidnapped by Neptune est également dominée par des guitares acérées et une batterie brut de décoffrage, tandis que mademoiselle braille à tout va… "Poms Poms" évoque encore une fois le spectre de Cat Power, avec sa guitare décharnée… "Lullaby for Scout in ten years" aurait pu agréable chansonnette jusqu'à ce que une secousse tellurique de saturation déboule dans les enceintes et massacre l'ensemble…
C'est bien joli mais on commence à comprendre les ficelles de la donzelle : ascétisme folk et éjaculations hardcore un peu brouillonnes, un chant limite, un petit sticker "mixé par Albini" et on en parle plus. Ça marche sur cinq chansons et ensuite on se lasse.
Certes, Scout Niblet maîtrise son sujet, mais on a l'impression qu'elle joue un peu des coudes pour être sur la photo, mais bon au premier rang, il y a déjà Cat Power et PJ Harvey ou Nina Nastatsia… |