"Guet’ mon joli bouquet, mon bon monsieur, Na toute joli couleur ça qu’vi veut,
Lu transpire la rosée, gentille madame, Moi la cueille à lu grand matin Brûlé, Aide à moin pose panier, A vous-même va choisir, Mar’grites semb’ z’azalées, Après moin va partir,
Faut mi remonte Brûlé, Ou qu’moin nana plein d’frères, Na un l’est p’tit bébé, Achète, madame, mi vendra pas cher"

Après L’ami que j’aimais bien sorti en 2015, G!rafe (Stéphane Hoareau : guitare ; Nicolas Naudet : clarinette basse, cigarbox guitar, harmonica ;  Théo Girard : basse électrique ; Eric Groleau : batterie) groupe aux frontières des genres & Bruno Girard (ex Bratsch) sont de retour avec ce Panier sur la tête. L’ensemble s’inspirant toujours de l’œuvre du poète réunionnais et chanteur maudit Alain Peters. Stéphane Hoareau qui a grandi sur l’île de la Réunion affectionne tout particulièrement Alain Peters, il en a profité pour le faire découvrir à Bruno Girard et à ses compagnons de G!RAFE.

Panier sur la tête, continuant sur la lancée d’une relecture à vif, est un disque rock, brut, déchiré, nocturne, sans compromis. Mais un disque forcément poétique aussi, qui aime prendre les chemins de traverse, qui aime divaguer. Surtout c’est un disque, et c’est bien cela le principal, qui ressemble à ce vavangèr (homme errant) rattrapé par ses démons qui auront sa peau, en 1995, à l’âge de 43 ans. Il est donc libre, tourmenté et vivant. Peters était animé d’un désir de vivre plus fort que tout. Libre de mélanger rock et maloya ce blues insulaire, poésie et musique à fleur de peau. Bruno Girard semble comme habité par l’âme du poète. Un panier sur la tête certes mais de la musique dans les oreilles…