Réalisé par Martin Zandvliet. Allemagne/Danemak. Drame/Guerre. 1h41 (Sortie le 1er mars 2017). Avec Roland Møller, Mikkel Boe Folsgaard, Joel Basman, Leon Seidel, Oskar Bökelmann, Louis Hofmann, Laura Bro et Zoe Zandvliet.
C'est à une page sombre de l'histoire danoise que "Les Oubliés" de Martin Zandvliet convie les spectateurs.
Le titre anglais, "Land of Mine" est sans doute plus explicite que le titre français : pendant cent minutes, on va être au cœur d'un groupe de démineurs allemands chargés, juste après la guerre, de sécuriser les plages danoises.
Dans cette opération confiée à deux mille soldats allemands prisonniers après la chute du nazisme, le générique du film précise que plus de la moitié d'entre eux vont périr.
Dans un classicisme cinématographique qui ne cherche qu'à raconter une histoire, Martin Zandvliet suit une dizaine de très jeunes soldats, des recrues de la dernière heure, qui doivent déminer une plage sous les ordres du sergent danois Rasmussen.
En ayant choisi des "gamins" constituant les dernières forces dérisoires du Reich, le réalisateur prévient toute réflexion du genre "on ne va pas s'apitoyer sur le sort de ces soldats-là". Ici, on ne peut que compatir à leur terrible sort. Déjà sous-alimentés, ils sont traités sans ménagement par les soldats danois qui les encadrent.
Avec ces faux-airs d'acteur anglais à la Trevor Howard, Roland Moller compose un sergent Rasmussen brutal et haineux qui, peu à peu, découvre que ses prisonniers ne sont pas des nazis mais de pauvres gosses endoctrinés, autant victimes de la guerre que les autres.
"Les Oubliés" de Marin Zandvliet est porteur d'un vrai message humaniste. Certains diront qu'il charge trop la mule et que beaucoup de scènes répondent aux lois attendue du genre "film de prisonniers".
Mais on ne peut lui dénier une vraie sincérité. Comme on s'attache fortement aux personnages, chaque séance de déminage constitue un "calvaire" où l'on s'attend à voir réduits en poudre de nouveaux personnages.
Ce film, qui représentera le Danemark aux oscars, renoue avec une tradition européenne du film de guerre. Il permet de rappeler que le Danemark a été d'autant plus dur avec les Allemands dans l'après-guerre qu'il a été l'un des seuls pays à opposer une résistance passive farouche à la barbarie nazie.
Intemporel dans sa facture et universel dans son propos, "Les Oubliés" de Martin Zandvliet devrait très vite prendre sa place parmi les films sur la seconde guerre mondiale qui comptent. |