Rock sombre, tempo lent, rythmes répétitifs, mélodies délicates et climats poignants, il n’y a pas de doute le groupe Français Marnitude fait du Slowcore (genre magnifié par des groupes comme Idaho, Low, Smog, Galaxie 500, Red House Painters, Bedhead… ces groupes capables de faire de chants funèbres des hymnes).

Il le fait plutôt de belle manière en plus, quoique parfois de façon un peu trop appliquée. Si le genre a un peu perdu de sa superbe et de sa pertinente rébellion (face à une musique rock institutionnalisée, couillue et tout en puissance), il est toujours intéressant de voir un groupe Français foncer dans l’aventure. Il n’est pas aisé d’arriver à cette alchimie entre tension, lento, onirisme et émotion, et le quatuor ne s’en sort pas si mal finalement.

Si Death Of A hedonist mixé par Peter Deimel (Chokebore, Shellac, Anna Calvi, Diabologum…) se montre facilement envoûtant, il ne manque pas grand-chose pour que cela explose, on pourra regretter justement cette frustration, Marnitude ayant préféré aller du côté d’un son plus brut et plus de simplicité, en tout cas d’être le plus à l’os, sans fioriture, mais avec une certaine sensibilité. Le tout pour une musique atmosphérique troublante qui n’est pas désagréable.