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Liz Nugent  (Editions Denoël)  février 2017

Le premier roman de Liz Nugent porte le (doux) nom de Oliver ou la fabrique d’un manipulateur… voilà qui augure une tripotée de vilains pas beaux à l’horizon… Et puisqu’elle est douée pour décrire ce que l’humain est de plus sombre, elle rempile dans Profil bas, welcome la noirceur dans les chaumières.

1980, Lydia et James tuent (plus que moins) accidentellement Annie Doyle. Sans préméditation. Et peut-être que si. Ou non. Pas facile de savoir au début. La voix de Lydia débute le roman. Les autres s’alternent au fil des pages, nous guident dans la perception du personnage. La femme, le mari, le fils, sa petite amie, la famille d’Annie Doyle, sa sœur… Ils pourraient être nos propres voisins.

L’humain a cela de paradoxal qu’il cache (volontairement ou non) de sombres desseins dans les tréfonds de son inconscient. Liz Nugent plonge dans ce marais putride pour tirer les personnages de son roman. Du coup, ça sent un peu le cadavre en décomposition sous les massifs fleuris du fond du jardin… Profil bas soulève la lourde tenture cachant les apparences d’une famille aisée, à priori heureuse, attirant même spontanément la sympathie.

Chez les Fitzsimons, il y a Lydia, la mère qui n’arrive pas à faire un second enfant, Andrew, le père dépouillé par son ancien ami, et Lawrence, le fils grassouillet au visage ingrat. Bon, l’histoire commence direct par l’assassinant d’Annie Doyle par le couple. Oui mais ce n’est pas de leur faute, cette fille dépravée les faisait chanter, il arrive un moment où il ne faut pas exagérer non plus, la pression prend le dessus et les gestes sont irréversibles, c’est ainsi.

Et oui, mais non. Carrément pas non. Place au machiavélisme dans toute sa splendeur : manipulation et perversion, voilà la famille Fitzsimons. A se demander comment tout cela a commencé ? Quand le prétendu ami dilapide la fortune du couple dans de mauvais placements ? Enfin, à supposer que ses poches aient le don de faire fructifier la monnaie ? (Je veux bien le même pantalon à ce moment là…) Ou alors les malheurs du coupe ont commencé quand ils décidèrent d’avoir un second enfant. Qui ne vint jamais. Ils sont prêts à tout. Difficile de ne pas les comprendre. Et ça dégénère doucement. La frustration engendre la frustration, l’amertume et l’aller simple.

L’auteur fait de rapides retours en arrière pour positionner judicieusement les pièces du puzzle pour un final en feu d’artifice. Le genre de final qui stoppe la lecture d’un "Non ? Sérieux ? Non !". Ce qui est dingue dans Profil Bas, c’est que l’auteur est capable de nous faire éprouver une empathie pour ce couple, à être en haleine avec eux. Jusqu’à ce qu’une voix venue de notre conscience (parce que nous en avons une, nous) stoppe notre chemin empathique d’un brusque "hé, ho, tu te calmes là ?".

Parce que cette Lydia, franchement Lydia, tu es une vraie slut. Oui, parfaitement, une authentique vraie de vraie slut en Prada. Gare aux radiations égoïstes qui émanent de ce personnage. Et malgré tout, nous essayons de comprendre comment elle en est arrivée là. Et le retour à son enfance se termine d’un cinglant "tu vas te calmer oui ?".

L’écriture de Liz Nugent a le style brillant des auteurs à suivre. Sa plume est fluide, décrivant avec justesse ce que nous pensons au premier abord être la tragique descente aux enfers d’une famille ordinaire, et qui se révèle être l’enfer même depuis le tout début, avant même les premiers mots…

Sombre et jubilatoire. Glaçant. Faisant osciller notre propre condition d’humain plus ou moins altruiste comme Suzette la crêpe. Un délice psychologique euphorisant.

 
 

Nathalie Bachelerie         
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