Seul en scène écrit et interprété par Thierry Samitier dans une mise en scène de Hélène Lévy et Benjamin Deret.
Quand arrive sur scène un cowboy armé d'une banane en guise de revolver prêt à dégommer tout ce qui bouge, l'expression "fuite des cerveaux" doit être prise au pied de la lettre.
D'ailleurs, très vite, le quidam indique qu'il sort d'un séjour en hôpital psychiatrique mais qu'il va bien en raison notamment de la pratique du "lojong" consistant à adopter le comportement inverse à celui raisonnablement attendu notamment face à l'adversité. Il en livre les rudiments au public ainsi que ses maximes hilarantes qui évoquent celles du philosophe chinois Qi Shi Tsu inventé par le chansonnier Thierry Rocher ou les divinations du Sâr Rabindranath Duval de Francis Blanche et Pierre Dac. Sauf que le lojong est réellement une pratique bouddhiste. Le ton est donné. Le comédien Thierry Samitier, popularisé par sa participation à des shortcoms battant des records d'audience, "Scènes de ménage", puis, et surtout, "Nos chers voisins", reprend régulièrement l'exercice du seul en scène comique et livre avec son "Parcours du (con)battant" un one man show atypique. Car il floute les frontières, joue avec le non-sense et le public en mêlant fiction et autofiction dans une partition, certes totalement surréaliste et clownesque, qui repose sur la mise en abîme et le paradoxe du comédien. En effet, son personnage homonyme et comédien présente à son producteur un projet de one man show destiné à reconquérir la femme aimée qui a pris la poudre d'escampette par lequel il veut témoigner de sa bonne santé mentale. Mais bien évidemment rien ne se déroule comme prévu en raison du télescopage avec des réminiscences personnelles post-traumatiques. Et sa prestation s'avère aussi jubilatoire qu'explosive car elle donne l'impression de n'être absolument pas maîtrisée et de s'improviser sur l'instant dans un esprit totalement foutraque dont il est le premier à en rire. |