Seul en scéne conçu et interprété par Jean-Baptiste André d'après un texte de Eddy Pallaro.
Face à une classe de collégiens venue assister à une conférence, Jean-Baptiste André, visage angélique à la chevelure brune bouclée, assis derrière un micro se présente. Il est équilibriste, a fait de la gymnastique puis du cirque.
Il parle de ses choix puis raconte la genèse de son projet "Millefeuille", les quatre semaines de répétitions nécessaires (et irrégulières au gré de l’inspiration). Bref, tout le cheminement de la création.
Car c’est de cela dont parle "Millefeuille", créé en collaboration avec l’auteur Eddy Pallaro : les élèves assisteront en réalité en direct à un spectacle en train de se façonner.
Installant un autre rapport au temps et à ce qui l’entoure, le comédien-équilibriste, d’abord désopilant dans l’exercice de la conférence qui laisse d’entrée les élèves perplexes dans les silences prolongés ou les rêveries qui soudain s’insinuent dans le discours de ce pierrot lunaire, glissera peu à peu dans de la poésie pure grâce à sa maîtrise corporelle combinée au texte d’Eddy Pallaro.
Démarrant des équilibres tout en les commentant en direct, progressant de table en table et dans les allées, il se détend, se contorsionne, bondit et atterrit avec une habileté impressionnante sur une table ou une autre. Il se dégage de ses déplacements une grande impression de liberté que le texte poétique amplifie encore.
Transformant la salle de classe en salle de spectacle, il aura permis par ses acrobaties de faire entrer dans ce lieu austère une bonne dose de beauté pour basculer enfin dans un voyage imaginaire.
Il est certain la passion pour son art que Jean-Baptiste André, simple et sincère, transmet au cours de ce spectacle ne pourra laisser les élèves indifférents et éveillera inévitablement chez des ados en pleine construction l’envie d’aller vers leurs aspirations profondes.
Un moment de grâce et une bulle de douceur, qui pourrait bien en faire éclore d’autres tout autour de lui. |