Seul en scène humoristique de et par Bernard Mabille.

Avec Bernard Mabille, ex-journaliste et éditorialiste, sociétaire des "Grosses Têtes" sur RTL, chroniqueur dans l'émission "La Revue de presse" sur la chaîne télévisée Paris Première et officiant du Théâtre des Deux Anes, il ne faut se fier ni à sa septantaine joviale ni sa rondeur bonhomme.

Car il s'avère un redoutable satiriste sévissant sans pitié dans un registre hybridant l'humour du chansonnier et l'esprit de Hara-Kiri, et vice-versa, avec le goût des jeux de mots à la Raymond Devos et celui des aphorismes à la Michel Audiard.

Au demeurant, dans "De le tête aux pieds>/span>", son solo spécial "Présidentielle 2017", il a tout du tonton flingueur qui ne laisse pas au canon le temps de se refroidir et défouraille façon stand-up pendant près de deux heures durant lesquelles il passe au crible l'actualité politique, traque, décrypte, débusque et dézingue.

Et comme est pléthorique en raison de la pitoyable et consternante foire d'empoigne qui caractérise cette course à l'échalote présidentielle avec casseroles aux fesses et connerie en étendard, ce "tailleur de costards", comme il se qualifie fort justement, ne fermera pas boutique de sitôt tant les clients, de tous poils et de tous bords, sont légion.

Tel un Raminagrobis aux airs de ne pas y toucher, Bernard Mabille épingle et stigmatise l'inculture, le cynisme et l'obséquiosité de ceux qui prétendent à devenir le premier personnage de l'Etat, livre des portraits qui pourraient n'être que des caricatures si la réalité ne les confortait et un grand moment d'anthologie avec les obsèques imaginaires de Nicolas Sarkozy.

Nonobstant ses antiennes, "On n'est pas là pour dire du mal" et "Je l'aime bien", il ne fait pas de quartiers et débite menu de même que pour les apartés tous aussi cinglants sur, entre autres et en vrac, l'univers hospitalier, le PSG, la sexualité ecclésiastique et la bêtise commune.

Un spectacle jubilatoire et roboratif qui taquine férocement les zygomatiques et remet les yeux en face des trous.