Retour bouleversant et bouleversé pour son cinquième album In Mind, du groupe le plus élégant mais figurant également parmi les plus discrets de la planète indie pop, Real Estate.
Retour bouleversé donc, Matt Mondanile co-fondateur du groupe en 2009, ayant quitté la bande pour se concentrer sur son projet solo Ducktails, remplacé par Julian Lynch, ami de longue date des Real Estate. Bouleversements également du côté du songwriter Martin Courtey et du bassiste Alex Bleeker qui, eux, se sont croisés sur la route east coast (NY) / west coast (Californie), leurs nouveaux lieux de villégiature.
A l’annonce de la sortie du nouvel LP de Real Estate, les interrogations se bousculaient donc dans le cercle intime des fans du groupe. Celui-ci pouvait-il survivre au départ de Mondanile et comment aborder la succession du fantastique et très estimé Atlas ?
Rien n’a changé depuis Atlas malgré les départs, les arrivées, et la reconnaissance internationale. Le temps a passé mais n’a aucunement modifié la qualité et l’esthétique des pop songs du groupe. In Mind est un album classique et labellisé Real Estate. Des mélodies pop et fragiles, des lignes douces et subtiles, des textes fouillés et réfléchis enveloppés d’arrangements élégants. Et cette ligne de conduite musicale est celle du groupe depuis 2009 et il est fort à parier que dans dix ans et cinq albums plus tard, elle le sera encore et toujours.
In Mind s’ouvre sur "Darling", petit miracle de perfection pop et d’arpèges gracieux et légers, imité par "Same Sun" ou encore "Stained Glass". Au fur et à mesure que s’égrènent les onze morceaux de l’album, l’univers des Real Estate s’installe sans faire de bruits, comme un ami habitué des lieux qui poserait en toute discrétion ses valises dans nos intérieurs. Et comme dans chaque album des Real Estate, il réside toujours une ou deux pépites qui permettront encore une fois au groupe d’être proclamé Best New Music par la presse US.
Dans In Mind, les pépites se prénomment "Two Arrows", et ses 6’45 de pure génie byrdien, s’achevant par un sublime (et le mot est pesé) final faisant se croiser riffs hypnotiques et orgues lancinantes. "Saturday" conclut cette somptueuse aventure avec son intro piano majestueuse qui permet à la ballade pop de s’installer avec tant de douceur et de charme… somptueux… J’ouvrais cette chronique en évoquant le superlatif bouleversant, car c’est bel et bien le sentiment qui ressort de l’écoute d’In Mind, un album à l’image du groupe, simple, discret, élégant, classieux et bouleversant… un cadeau d’esthètes… pour esthètes…
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