Hippopopopopopopopopopopotame
(30 Février / PIAS) avril 2017
Hippopopopopopopopopopopotame, tel est le nom de cet album. Le cinquième de Gérald Genty. Quel énergumène ! Champion des calembours et manipulateur de paronymes, ses textes sont des pépites de jeu de mots.
L’album est constitué de 38 morceaux, allant de quelques secondes à 7 minutes, associés en un joyeux gloubi-boulga de pop song, de refrains addictifs, de mélodies à l’entêtement de jingle et de slogans à scander sous la douche : "Il ne faut jamais serrer la main d’un amish avant d’être à mi-chemin" ("L’amiche à mi-chemin").
Impertinent et effronté, Gérald Genty savoure les mots aux rythmes des cordes et des batteries discrètes. Il vogue en pyjama trois pièces sur les nénuphars des rivières gelées, sa barque est une coquille de cris et de joies. Une multitude de chansons con, à l’allégresse communicative. "Elle prend le train, composte-t-elle ? Non. Elle se balade sur les chemins, compose-t-elle ? Non. Elle fait vraiment rien, c'est-à-dire qu’elle est sous forme de compost" ("Compose-t-elle ?").
Hippopopopopopopopopopopotame, ce sont de petites chansons énervantes qui reviennent comme les moustiques, même écrabouillés, ils gratouillent et nous rappellent que les beaux jours sont là. Toutes les actualités sont passées au crible : du manger bio ("Les produits de la ferme"), de la politique de m… ("Maire de…"), Dieu et les amours de passage, de la lutte des classes ("Vous, luthier"), des enfants voleurs de sommeil ("Trop de bonheur"), des aliens et des moustiques choisissant les bras à sucer. "Il devait avoir des cuisses énormes, celui qui a dit que tous les chemins mènent à Rome" ("Rome").
Pour l’accompagner, Gérald Genty s’est entouré de Philéas et Réol, respectivement 4 et 2 ans, petites voix portant la fraîcheur des Mentos à la plage, et les dialogues entre eux sont croustillants comme une omelette au chocolat.
Du piano façon comptine pour les enfants sages ("Le cosmoxyphone") : "Quand ton arrière-grand-père était p’ti garçon, y avait même pas d’télévision, quand papy était p’ti, y avait même pas d’ordi, quand j’avais ton âge, pas d’portable, même pas d’Internet, alors franchement, j’vois pas c’que tu pourrais dire qu’y t’manquais quand t’était p’tit quand tu seras grand".
C’est sûr, la relève est assurée.
"Un poulet fermier, une truite meunière, un lapin chasseur, une vache laitière, mais ça sert à quoi de connaître leur métier si c’est pour les manger ?" ("Poulet fermier").
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.