Comédie de Henry Lewis, Henry Shields et Jonathan Sayer, mise en scène de Gwen Aduh, avec une distribution en alternance dont Jean-Pascal Abribat, Henri Costa, Nikko Dogz, Yvan Garouel, Virginie Gritten, Christophe de Marteuil et Sandra Valentin.
Le trio de joyeux drilles formé par Henry Lewis Henry Shields et Jonathan Sayer, alors étudiants de la London Academy of Music & Dramatic Art, a décroché le jackpot en 2012 avec leur premier opus intitulé "The Play that goes wrong".
Sous l'égide du non-sense et de l'humour à l'anglaise, pratiquant l'art du recyclage tout en hybridant des procédés classiques de la comédie et de la mise en abyme avec l'appétence anglo-saxonne pour le "whodunit", le jeu de société Cluedo et la "murder party", ils ont boutiqué une vraie fausse comédie policière complètement loufoque qui a connu un large succès à l'international.
La situation, simple et quasiment éculée, consiste en la représentation théâtrale totalement ratée d'une pièce policière dispensée par de piètres et (très) amateurs comédiens pour la fête annuelle de l'association des amis du roman noir anglais dont ils sont membres et qui, néanmoins font face à l'adversité et aux nombreuses avanies avec l'esprit très professionnel du "show must go on".
Importée en France par Gwen Aduh, rebaptisée "Les Faux British" et mise en scène par celui-ci dans le registre du comique burlesque, entre l'Inspecteur Gadget et les Monthy Python, et du jeu de branquignols, elle s'avère un excellent divertissement parodique mené sur un rythme trépidant par une distribution en alternance qui renouvelle le plaisir jubilatoire du rire sans états d'âme.
Dans un manoir anglais isolé du monde par une nuit neigeuse, le châtelain (Christophe de Marteuil parfait) est retrouvé assassiné. Seul le célèbre inspecteur Carter (Yvan Garouel désopilant), pâle clone interloqué de Sherlock Holmes, peut venir résoudre l'énigme.
Et il devra dépister le criminel parmi le frère envieux spécialiste des liaisons "maltapropos" (Henri Costa percutant), le majordome qui ne connaît pas son texte (Nikko Dogz drolatique), la fiancée nymphomane du défunt (Sandra Valentin délicieuse) concurrencée par la régisseuse "avé lassente du sud (Virginie Gritten épatante) et son frère maniéré qui se prend pour une danseuse étoile (Jean-Pascal Abribat étourdissant).
Impulsé sur un rythme trépidant, croulant sous le décor en capilotade comme sous l'enchaînement interrompu de gags à l'exécution millimétrée, le spectacle est dispensé par de bien bons comédiens pour en incarner de si mauvais et a été, à juste titre récompensé du Molière de la comédie en 2016.
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