Comédie dramatique d'après le roman éponyme de Romain Gary, mise en scène de Alexandra Dadier, avec Guy Hassid, Isabelle Mérie, Alessandra Puliafico, Diana Sakalauskaité et Laurent Schteiner.
Une rencontre de hasard, l'un bousculant l'autre et réciproquement, de deux êtres hagards, désemparés et douloureux. Tout est peut-être possible entre ces quadragénaires confrontés à la perte, à la mort et au deuil.
Lui, de la femme aimée qui lui laisse un cadeau empoisonné, celui de ne pas vivre dans le passé et le ressassement douloureux en transférant son amour sur une autre femme qui serait non sa remplaçante mais son avatar. Elle, de son enfant mort dans un accident de voiture dont le mari rescapé est devenu aphasique.
Telle est la situation introspectée par l'écrivain Romain Gary dans "Clair de femme", qu'il qualifiait de "profession de foi dans deux", avec en filigrane une ode exaltée au couple et à l'amour faisant la part belle non au sentimentalisme mais aux sentiments et à l'adulation de la femme.
L'adaptation de Alexandra Dadier et Laurent Schteiner parvient à conjuguer le romanesque original et les impératifs de la dramaturgie théâtrale en privilégiant les scènes de confrontation de ce drame psychologique.
Afin d'éviter tant la mièvrerie sentimentale que le pathos naturaliste, la sobriété préside tant à la scénographie trois kakémonos blancs et quelques accessoires mobiliers en plexiglas, qu'à la mise en scène cinétique sur le mode du fondé-enchaîné de scènes courtes de Alexandra Dadier qui s'appuie sur le jeu incarné des comédiens.
Tant pour pour les personnages qui gravitent autour du couple, le "fantôme" de l'épouse (Alessandra Puliafico), le pittoresque cabarettiste dresseur de chien (Guy Hassid) et la caricaturale mère russo-juive du mari (Diana Sakalauskaité) que pour celui-ci interprété par Laurent Schteiner, juste en sombre errant en quête d'apaisement, et, Isabelle Mérie à la mélancolie palpitante et néanmoins lumineuse.
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