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Théâtre de la Colline  (Paris)  mai 2017

Spectacle conçu par Jonathon Young et Crystal Pite, interprété par Bryan Arias, David Raymond, Cindy Salgado, Jermaine Spivey, Tiffany Tregarthen, Jonathan Young et Haley Heckethorm.

Pour saisir quel est l'objet de "Betroffenheit", il faut déjà comprendre ce que ce mot recouvre. Si l'on traduit ce mot allemand, "Betroffenheit" signifie "choc" ou "impact".

C'est l'état d'un homme traumatisé qui a subi un choc tel qu'il s'est perdu en lui-même et n'a plus qu'une conscience limitée du monde qui l'entoure. Il est au fond de la perception des choses, se débat aux frontières d'un univers parallèle, irréel, fantasmé et il lui faut se battre pas à pas pour retrouver peu à peu le chemin de son moi.

Jonathan Young a vécu ce "trauma" et a décidé de raconter son combat avec la mort et la réalité pour revenir parmi les humains, pour redevenir un humain. Et pour cela, il s'aidera de mots et s'exprimera par le corps.

D'abord, on le verra se mouvoir dans un décor qui pourrait esquisser un "coin de rue" d'un quartier ouvrier perdu dans le temps ou dans l'ailleurs. Un décor qu'on aurait pu voir dans un film expressionniste allemand et duquel va sortir, ou plutôt faire irruption, une troupe colorée de clowns et de crooners qui pourraient sortir d'un tableau d'Otto Dix ou de George Grosz.

Dans cette première partie, où le texte de Jonathan Young se colle aux chorégraphies "music-hall", on pourrait se croire dans une comédie musicale comme "All that jazz" de Bob Fosse. La danse conçue par Crystal Pite est totalement expressive, presque triviale. Elle conte les premiers pas d'un homme en lutte contre son trauma. Tout se mêle : Impulsions électriques, repli sur soi végétatif, rythmes brésiliens sonnant le réveil...

La danse est vive, frappée par les mots qui font électriquement sens, pénétrée par toutes les irruptions et les incartades dont le corps est le témoin et la victime. Le spectateur n'est pas dans l'interprétation, mais son regard suit l'évidence de la tragédie d'un homme exprimée par la danse.

C'est simple et clair, fort et puissant. Ce qui ne sera plus tout à fait le cas dans le second temps de "Betroffenheit" quand il n'y aura plus de décor. Revoilà l'homme en passe de reprendre place dans la société. La danse se fait plus elliptique, plus "mimétique". Il faut la décrypter, la "comprendre".

Et l'on est dès lors un peu déçu par son contenu, par la forme qu'elle prend et qui s'inscrit dans une modernité déjà ancienne, celle de la tradition d'un William Forsythe et du Ballet de Francfort dont se réclame Crystal Pite.

N'ayant jamais craint les pléonasmes et les redites, la chorégraphie s'étire et si l'homme semble vers la voie qui pourrait le libérer de son trauma, on regrette l'écho bruyant et dansant de son mal.

La libération est sans doute toujours une déception, et l'on gardera plutôt en mémoire la formidable énergie des six danseurs qui entourent Jonathan Young quand il est au tréfonds de son âme.

Bryant Arias, David Raymond, Cyndy Salgado, Jermaine Spivey, Tiffany Tregarthen, Haley Heckethorm, tous accomplissent un travail particulier qui fait de leur collectif la plus haute expression de l'art chorégraphique appliqué à ce théâtre musical qui, ici, cache un peu son nom.

 

MM         
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