Il faut sûrement être un peu fou pour appeler son disque Absolute Poetry. Parce que naturellement cela amène à certaines attentes, et pas seulement des paroles en alexandrins.
Alors trouve-t-on de la poésie dans chaque recoin de ce disque ? Peut-être pas non. Mais en tout cas, on y trouve beaucoup de musique. Une musique qui ressemblerait à de la pop baroque qui ne se refuserait pas à se laisser aller à quelques pas de danse (au groove rond et délicat), une musique qui rappellerait les années 60, 70, Bowie (petite citation dans le titre "Body language (Supernatural)"), Crosby, Stills & Nash, Luke Haines, Boo Radleys, Phoenix ou Destroyer.
Les amateurs de pop savent qu’il y a bien pire dans le style. Ils savent aussi que pour évoluer dans ce genre de sphère il faut triompher de la composition, des arrangements, des textes et enrober tout cela d’une certaine classe, au minimum de raffinement. Sauvé ! Le disque d’All If n’en manque pas et montre tout le long des dix titres qu’il sait maîtriser son sujet. Ici même si l’on retrouve les passages obligés du genre (on pardonnera le clavecin dans "Queen Of Spain"), pas d’orchestration ampoulée, pas de mélodie ostentatoire, All If ne joue pas au plus malin, et laisse sa dramaturgie musicale se dérouler avec intelligence. Et cela sonne juste et touche plutôt pas mal ("Green Green Gardens", "Body language (Supernatural)", "Worship me despise me", "Queen Of Spain", "What’s Beyond The Curtain ?").
Bref, peut-être qu’All If aurait-il dû appeler son disque Absolute Music…
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