"J’essaie de ne ressembler à personne mais c’est inévitable que les choses qu’on a entendues, lues ou vécues apparaissent dans la musique si on écrit d’une façon authentique." (Julia Biel)
Musique jazz-pop, rythme envoûtant, une basse agréable omniprésente accompagnée d’instruments divers comme guitare et violons… peut-être encore d’autres comme des synthétiseurs. La voix de Julia Biel ne surprend pas de suite et on se dit encore une chanteuse de plus. Mais en fermant les yeux en se laissant guider par sa voix, elle se révèle d’actuelle à personnelle… une beauté personnelle. La voix de Julia Biel est fragile et profonde. Quand soudain un joli chœur accompagne Julie Biel, nous sommes comme poussés vers le ravissement.
D’entrée nous nous trouvons dans un univers musical, celui de Julia Biel. Une recherche musicale précise, subtile, s’inspirant de la musique répétitive (?), avec des variantes notoires. La basse trace la route, ou plutôt un chemin fleuri. Sur ce chemin nous ne nous ennuyons pas, il y a de bien jolies fleurs, notes efficaces, divers paysages sont à voir, emplis de notes jazz et pop s’accordant à merveille. Elles défilent devant nos yeux fermés, ceci jusqu’au beau final.
Dans la voix de Julia Biel, pas d’excès, une assurance, la jeune et belle chanteuse venue de Londres sait où elle va.
Ce single, petit bijou, fruit d’un travail que nous nous imaginons sérieux, nous annonce un album à ne pas rater. Comme il n’y a rien d’ennuyeux avec cette voix de Julia, sorte de fine porcelaine de grand prix, un peu fissurée comme par le temps, cela donne à l’ensemble un morceau de bonne facture. On ne peut qu’en redemander. C’est que Julia Biel ne nous donne pas tout sur un plateau, son don se mérite un peu, tout de même. Elle nous présente une part de sa galette maison, mais si nous voulons en remanger, elle nous laisse le temps de bien la déguster, de bien la digérer de bien l’apprécier. Nous aurons d’autres parts de sa galette pop-jazzy plus tard : son nouvel album éponyme sortira le 25 août 2017.
Pour terminer, avant d’aller à la rencontre de Julia Biel, dans Wasting Breath, disponible depuis le 12 mai, il y a substance, des ingrédients solides, les vitamines ne manquent pas, c’est une vraie et belle part de galette musicale. Ou pour reprendre notre promenade, un beau chemin avec de joies fleurs, le chant des oiseaux, un son jazz-pop envoûtant.
Interview de Julia Biel...
Vous êtes londonienne, vous avez diverses influences musicales, et pas des moindres, nous en reparlerons, vous considérez-vous d’abord comme musicienne de jazz ? Si oui, pourquoi le jazz ?
Julia Biel : Je me considère comme une chanteuse de jazz mais musicienne de soul / pop / rock.
Pourquoi le Jazz ? Car mon approche, c’est de chanter dans l’instant, c’est ce qui me donne la possibilité de changer les mélodies au plus près de ce que je ressens sur le moment.
Pour le single Wasting Breath, l’impression ressort que vous nous donnez un peu de vous-même ; nous réservant le reste pour plus tard, pour votre troisième album, éponyme, qui sortira le 25 août. Est-ce bien cela ?
Julia Biel : Toutes mes chansons sont écrites avec mon âme donc forcément je donne de moi-même. C’est pour cela que je fais de la musique.
De quoi parle Wasting Breath ?
Julia Biel : La véritable histoire, c’est qu’au début cette chanson avait une mélodie et des paroles différentes et un jour par hasard, j’ai croisé une amie que je connaissais très bien il y a longtemps. Les amitiés entre les femmes peuvent être très fortes, comme des relations de couple. Et puis parfois d’un coup on arrête de se voir, et quand on recroise cette personne qu’on n’a pas vu depuis longtemps on voit l’évolution : comment on a changé et on se demande si cette relation vaut encore la peine ?
Parfois, il est bien de partir sans se retourner, accepter de couper les ponts avec quelqu’un et ainsi ne pas perdre son souffle.
Est-ce que vous voyez votre prochain album comme si c’était le premier ?
Julia Biel : Je le vois comme si c’était le deuxième. Le premier "Not alone" a été écrit en collaboration avec un guitariste. Puis le deuxième ce n’était que mes compositions, comme pour le troisième.
Du coup c’est le deuxième, oui, j’ai écris les chansons moi-même avec ma propre voix.
Vous êtes auteure, compositrice. Travaillez-vous toute seule, texte et musique, ou êtes-vous aidée ?
Julia Biel : Pour la plupart des titres, je crée seule mais parfois mon producteur Idris Rahman ajoute des idées dans les compositions.
En lisant votre plaquette de présentation - impressionnante par vos récompenses et attirante par le showcase annoncé pour le 16 mai aux Studios Ferber -, ce qui a retenu mon attention, ce sont vos influences autant jazz que pop : que des noms prestigieux. Cela a aussi confirmé mon écoute de votre single. Oui j’ai entendu Wasting Breath avant toute lecture vous concernant. Car il fallait que j’entende votre titre sans être influencé. J’ai alors bien compris pourquoi votre chanson m’a touché et ravi. Bref, voici ma question toute simple : pensez-vous qu’il soit important qu’un auteur-compositeur aie de solides influences musicales ?
Julia Biel : Chacun fait ce qu’il veut, il n’y a pas de règle. Pour moi, la production de l’album compte autant que les paroles et la musique : mon approche est de penser à tout ça en même temps, de manière globale. C’est la manière dont je vois les choses.
J’essaie de ne ressembler à personne mais c’est inévitable que les choses qu’on a entendu, lu ou vécu apparaissent dans la musique si on écrit d’une façon authentique.
En dehors de vos influences musicales, qu’est-ce qui vous inspire le plus pour écrire et composer ?
Julia Biel : Cela peut vraiment être n’importe quoi : les sentiments, des événements personnels...
Que le personnel devienne universel et général, c’est notamment pour cela qu’il n’y a pas de détail ou de nom dans mes chansons. Sauf pour le titre "Emily", il s’agit de ma nièce qui s’appelle vraiment Emily !
J’écris les pensées de mon inconscient qui resurgissent… Souvent je me demande à quoi correspond ce titre et parfois je me rend compte que quelques mois après ce qu’il signifie ou représente.
Julia Biel, pourquoi avoir choisi d’être musicienne ?
Julia Biel : La musique c’est difficile de la choisir, c’est la musique qui vous choisit.
Le public est-il important pour vous ? Est-ce si important de se livrer au public sur la scène ? Jusqu’à quel point le public a-t-il de l’importance pour votre œuvre ?
Julia Biel : Il est important d’écrire d’un façon authentique, fidèle à soi-même pour que les gens le sentent. Si on essaie de faire quelque chose juste pour plaire c’est fini. On ne peut pas plaire à tout le monde.
Julia Biel, nous avons parlé de vos influences alors dites-nous en deux mots ce que vous aimez chez ces deux géants, une femme et un groupe :
Billie Holiday : Sa sensibilité et son individualité.
Pink Floyd : Les arrangements et les paroles.
Seriez-vous d’accord, si cela pouvait se faire, d’enregistrer un duo avec une chanteuse de r’n’b / soul / rap, française comme Zaho ou Joko* ?
Julia Biel : Je vais les écouter, je ne les connais pas encore.
Julia Biel, je vous remercie et vous laisse conclure ce petit interview.
Julia Biel : Merci à vous !
Il ne nous reste plus qu’à écouter ce single, en attendant l’album…
*Je suis Joko. Mélodiste et interprète. Après avoir navigué entre le RnB, la World music, la Pop et la Chanson, je reviens à moi dans un projet porté par toutes ces influences. Ma musique ? Elle est résolument instinctive, imprévisible, spontanée. Mes chansons sont nourries de tout ce qui me compose.
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