Vaudeville d'après l'oeuvre éponyme de Georges Feydeau et Maurice Desvallières, mise en scène de Luq Hamett, avec Tex, Belen Lorenzo, Eric Massot, Jacques Bouanich et Lionel Laget.
"Monsieur Nounou", opus de jeunesse co-signé avec Maurice Desvallières qui ne vise qu'au divertissement potache, ne constitue pas une des "grandes pièces" de Georges Feydeau, et est, à juste titre, répertorié comme une pochade à l'aune de laquelle doit être apprécié sa représentation.
Dans l'adaptation, en sus instillée de piques contemporaines, élaborée par Emmanuelle Hamet, la partition, qui gravite autour d'un argument bien mince, celui du travestissement comme source de quiproquos comiques, met l'accent sur la concupiscence masculine comme constante qui ne connaît pas de frontière sociale.
En effet, l'accorte et pétulante bonne des Veauluisant (Belen Lorenzo) est "assaillie" tant par le maître d'hôtel coureur de jupons et corse jaloux (Eric Massot) et le neveu de la maison, attardé et obsédé sexuel (Lionel Laget) que par un clerc de notaire énamouré (Tex) tout comme ce dernier, déguisé en nourrice, le sera par les deux premiers en sus du maître de maison, député assidu de la chambre grivoise (Jacques Bouanich).
A la mise en scène qu'il indique placée sous la dynamique visuelle du cinéma muet, Luq Hamett respecte les codes du genre, du décor bourgeois Belle Epoque conçu par Claude Pierson au sur-jeu de rigueur auquel les comédiens se plient sans état d'âme et s'en donnent à coeur et choeur joie pour transformer le plateau en manège fou qui s'emballe jusqu'au délire.
La petite troupe remplit amplement le cahier des charges et, sa tête d'affiche, Tex, animateur-vedette de l'inoxydable plus que vingtenaire et populaire jeu télévisé "Les Z'Amours", tel qu'en lui-même et néanmoins en symbiose avec ses partenaires, campe efficacement le double rôle-titre... pour le plaisir de rire.
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