Le problème avec les disques hommage, c’est quand justement l’hommage déborde de condescendance et de complaisance. A force de vouloir caresser dans le sens du poil un artiste, ses fans ou une œuvre, on finit par perdre tout intérêt musical.
Avec son casting cinq étoiles : Donny McCaslin (saxophone ténor), Mark Giuliana (batterie), Ben Monder (guitare) qui avaient participé notamment au dernier album de David Bowie, Craig Taborn (claviers), Scott Colley et Larry Grenadier (basse) et les chanteurs Camille Bertault, Melody Gardot, Jeffrey Wright, Kandace Springs, Madeleine Peyroux, éclectique, entre académisme et avant-garde, The Passion Of Charlie Parker pouvait laisser craindre le pire, ou au mieux le tiède. Mais c’était sans compter sans le légendaire Larry Klein (bassiste, producteur) et sa vision de l’œuvre de Charlie Parker, le musicien souhaitant redonner à sa musique toute sa contemporanéité.
Moins un simple réarrangement des mélodies de Charlie Parker qu’une véritable évocation de son style, The Passion Of Charlie Parker se présente sous l’angle d’un fil narratif suivant sa vie, ne fuyant pas ses parts d’ombre. On est alors pris dans un véritable tourbillon rythmique, forcément, mélodique (mention spéciale encore une fois à Donny McCaslin, Mark Giuliana et Ben Monder, mais toutes les interprétations sont impeccables), dans l’univers, dans les harmonies du Bird. Larry Klein aura donc réussi son pari, rendre toute l’importance qu’a eu la musique de Charlie Parker, son écriture, son sens du phrasé, du rythme, de l’harmonie, sur le jazz.
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