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Seven principles to leave no trace  (Glitterhouse / PIAS)  novembre 2003

Ce sont parfois les détails qui laissent l’empreinte la plus profonde. On se surprend ici à avant même l’écoute de ce disque des Edison Woods à s’arrêter sur son titre évocateur Seven principles to leave no trace et à s’amuser de la présence d’une plume d’oiseau insérée au milieu du livret, comme un de ces objets qu’on pense pouvoir ramener d’un rêve au petit matin : ici les oiseaux migrateurs fantomatiques du disque ont ainsi laissé un indice de leur présence fugitive, ou plutôt les auteurs nous ont fait ce petit signe de la main sympathiquement ridicule pour souligner que l’album-objet est avant tout un message entre eux et nous.

Bon, ne nous arrêtons pas sur ces détails un peu fleur bleu même s’ils font partie de la découverte de l’univers qui se dessine dynamiquement entre le groupe et nous, le disque n’est toujours pas dans la platine, dépêchons nous de ne pas rater ce rendez vous proposé.

Edison Woods tente de s’inscrire ostensiblement dans la lignée du courant du post rock le plus mélancolique (ni épique, ni math-rock) proche jusque dans ses thèmes bucoliques d’Esmerine ou de the Rachel’s voire parfois d’un Low, d’un Sigur Ros ou d’un ASMZ première époque, malgré une nette préférence pour des sensibilités plus légères du spleen : pas d’ambition de changer le monde mais de s’arrêter modestement sur des chemins de traverse.

On retrouve ainsi un habillage étheré et appliqué à base de cordes, de scie musicale, de mélodies minimalistes et de tout l’attirail qu’on imagine volontiers en pareille situation, le groupe s’escrime alors à repasser dans des traces bien connues mais parcourues avec une sensibilité propre, faite avant tout de simplicité et de candeur. La réalisation elle même reste un peu approximative, à s’observer chercher à creuser sa propre voie, et les maladresses fruits de cet amateurisme relatif créent une distance qui empêche d’adhérer pleinement à leur démarche.

Le difficile exercice, souvent sur le fil du rasoir et à la limite du casse gueule, de dilatation du temps souffre en effet ici d’une faiblesse dans la structure des compositions qui rend les morceaux peu convaincants et à vrai dire assez ennuyeux, la matière qui manque empêche de s’y attacher profondément et intensément. Le souci d’écriture est en effet principalement focalisé sur les textures, les sons, et les nappes d’instrument aux arrangements soignés qui véhiculent certes un paysage précis et avenant mais dans lequel les différents éléments sont souvent en conduite automatique et en faire valoir d’un voie mélodique claire mais quelconque.

On est plus proche de la musique d’ambiance et que de propositions plus ambitieuses et inédites que l’on recherche usuellement : faire du pathos avec un violon ou un piano minimaliste reste objectivement un non événement.L’univers qui se profile avec clarté en est ainsi fragilisé par son absence de propositions enthousiasmantes et cet aveuglement à croire à la pertinence et la justesse de la pauvreté de la construction.

L’album reste très écoutable mais la déception est là de se retrouver loin de la variété et la richesse du propos des maîtres du genre, en clair un manque singulier de relief et de flamme, de propositions musicales valables. On reste uniquement touché par l’amateurisme soigné et sincère de Julia Frodahl, chanteuse et tête pensante de la formation, qui ne nous empêche pas de voir s’agiter dans son dos les ficelles qui font s’animer mollement le avatars d’Edison Woods : un monde visiblement factice peuplé de très nombreux instruments utilisés pour leur timbre avant tout dans une sorte d’écriture intuitive et primitive plus que pour aborder la complexité de leur association source potentielle de paroxisme, de surprise ou d’évasion véritable.

Si le disque est donc peu intéressant, les possibilités restent pourtant relativement prometteuses, avec parfois des idées qui rappellent les ambiances que défrichent avec plus ou moins de succès, mais avec une vraie originalité, à la fois Lisa Gerrard et Lisa Germano. On est en effet ici surtout fatigué par l’indigence scolaire de la musique et le manque de lucidité à vouloir s’approprier un héritage musical approximatif, enfin et avant tout par le fait que cela ne fonctionne pas, cet échec relatif n’est pas au niveau de la sensibilité pas banale qu’on percoit fugitivement en arrière plan.

On attendra pour ces raisons avec intérêt la possibilité de retrouver cette sensibilité exploitée dans un autre projet qui offrirait des costumes dans lesquels Julia Frodahl se sentirait sans doute plus à son aise.

Un rendez-vous manqué.

 

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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

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"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
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