On peut penser ce que l'on veut de Paris Plage ainsi que des gros distributeurs de culture. N'en demeure pas moins que depuis l'année dernière la FNAC organise, à l'occasion de cette plage de carton pâte, le Festival Fnac Indétendances un mini festival ayant pour objectif de présenter des groupes issus de labels indépendants.
Concrètement, une scène (une vraie, bien sonorisée, bien éclairée et avec plein de place pour le public que l'on souhaite nombreux à découvrir et être sensibilisé à la musique alternative) est mise en place entre le pont de Sully et le pont Marie pour une programmation soutenue et éclectique pour toute la durée de Paris Plage du 21 juillet au 20 août 2005 ! Et bien sur c'est gratuit pour les spectateurs !
L'ouverture fût faite de belle manière lors d'une soirée regroupant notamment Tétard, The Film et As Dragon devant un parterre largement rempli !
Pour cette deuxième soirée, 2 groupes se produiront. Et même si leurs noms sont moins médiatisés que The Film et sa musique de pub, l'affiche a tenté et regroupé un public dense et attentif.
Avec un nom pas forcément des plus rock n' roll, l'illustre inconnu groupe La Guardia ouvre la soirée.
Sur scène, c'est un guitariste, un batteur, une bassiste/claviériste et un guitariste/claviériste/chanteur. Entre chanson française et pop anglaise, on reconnaît la voix entre mille…
Car c'est bien lui, là sur scène, devant nos yeux écarquillés. Celui qui reste, 15 ans plus tard, "Réservé aux clients de l'établissement". Car pour les autres, étranger à cet établissement indépendant pop français, le nom d'Emmanuel Tellier ne dira rien, pas plus que ceux de Chelsea ou de Melville, ses anciens groupes pourtant ô combien remarquables.
Donc La Guardia est son nouvau projet qui a sorti un album éponyme en février 2005.
A son arrivée sur scène, Emmanuel Tellier mime de recevoir un appel sur son portable … c'est Bertrand Delanoé s'excusant de ne pouvoir venir .. Qu'à cela ne tienne, Emmanuel le remercie quand même pour les jeux olym… Paris plage… Le ton est donné.
La Guardia égrainera une heure durant ses chansons pop douces amères ("Une fenêtre, une étoile" " qui peuvent devenir rock ("Je suis un arbre") entrecoupées de quelques petites blagues grâce à leur invité surprise, un "Vincent Delerm" mécanique … que vous découvrirez sans doute si vous avez la chance de les croiser sur scène.
La Guardia c'est de grandes qualités d'écriture tant au niveau des textes, en français comme en anglais, que des musiques aux compositions élégantes et efficaces.
Après La Guardia, place au rock d'outre Quiévrain avec un groupe qui est la dernière sensation belge, Mud Flow.
Il faut reconnaître que le rock belge depuis dEUS n'a pas fini de nous surprendre avec des groupes comme, notamment, Ghinzu ou Hollywood Porn Stars.
Avec leur air de ne pas être encore tout à fait sortis de l'adolescence (coupe de cheveux et veste militaire pour le chanteur, bracelet de cuir pour le bassiste) les Mud Flow balancent un rock brut raccommodé par des morceaux de rubans adhésifs.
Le chanteur arbore un t-shirt de REM, Shiny Happy People, et c'est bien choisi pour ce groupe qui semble prendre beaucoup de plaisir à jouer et qui, avec un répertoire sans doute ignoré du grand public, parvient à faire bouger les spectateurs.
Rien de révolutionnaire, ni punk, ni garage mais quelques bons moments tout de même, à découvrir sur disque sans doute …
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