Comédie de Bernard Werber, montée par Jean-Christophe Barc avec Jean-Christophe Barc et Audrey Dana

Bernard Werber, qui s'est fait connaître par sa Trilogie des fourmis, continue son petit bonhomme de chemin de passionné d'entomologie pour le faire passer par la scène théâtrale.

Nos amis les humains, dont le titre est un pied de nez à l'expression consacrée à nos 30 millions d'amis, est basée sur la conjonction d'arguments classiques : l'opposition et l'attraction des contraires, un scientifique gai comme un pinson dépressif et une tête de linotte exubérante, l'observation du comportement humain placé dans des conditions d'expérimentation animale et le mythe du couple fondateur de l'humanité.

Cela donne une gentille comédie sans prétention scientifique même si en filigrane on retrouve les conclusions des travaux d'Henri Laborit, d'ailleurs cité dans la pièce, qui avait participé en 1980 à une superbe adaptation par Alain Resnais dans son film "Mon oncle d'Amérique", sur les trois motivations de la conduite humaine : le réflexe de survie qui oriente le comportement vers la consommation, la recherche du plaisir et l'instinct de domination.

Mais pour cela, il faut passer le cap de l'exposition des personnages qui paraît un peu longue d'autant qu'ils ne sont que 2 et relativement stéréotypés. Quelques répliques suffisent pour situer l'impassible Raoul en blouse blanche et lunettes et la fougueuse Samantha en tenue léopard et bottes rouges même si on rit à la cohabitation plutôt houleuse et parodique du vivisecteur et de la dompteuse de tigres.

Quand vient enfin le moment où le texte se densifie, le côté humain des personnages est un peu occulté par la confrontation des théories avant un happy end très moral et conentionnel.

Cela étant, c'est une comédie alertement menée par Audrey Dana et Nicolas Wanczycki qui fait souvent mouche !