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puce L'Embaumeur ou l'odieuse confession de Victor Renard
Isabelle Duquesnoy  (Editions de La Martinière)  août 2017

Dix ans de travail pour L’Embaumeur. Ah oui quand même ! Isabelle Duquesnoy est restauratrice d’œuvres d’art entre la Basse-Normandie et la Corse. Et elle écrit tous les jours. Serait-ce donc la belle vie ? A vous de vous faire une opinion sur le sujet. Toujours est-il que c’est cette vie qui lui a offert l’inspiration de ce second roman.

Ecrit à l’épicurienne, avec du thé à portée de main et des relectures à haute voix, L’embaumeur reflète ce qu’il est : une bonne et belle tranche de littérature française, trop souvent essayée, rarement égalée. Diderot et d’Alembert peuvent reposer en paix, la relève est assurée.

Le ton est parfois salace sans être vulgaire, les propos voltairiens sont à la lecture ce que La Chartreuse est aux repas : un petit truc en plus qui ne laisse pas indifférent. Isabelle Duquesnoy a pris le temps d’écrire ce roman et ça se sent. Le langage est travaillé, et les tournures irréprochables n’ont rien à envier au phrasé gourmand d’un certain Rabelais.

Ecrit à la première personne, L’embaumeur se situe quelques années après la Révolution Française. Vilipendant son public à intervalles réguliers, Victor Renard témoigne de sa vie, depuis sa naissance à sa position sur l’échafaud, en passant par ses choix, et ses non choix. De quoi créer "avoir la poisse comme Victor Renard".

A commencer par sa mère, Pâqueline, qui lui reprochera toute sa vie le meurtre de son jumeau, mort né étranglé par le cordon ombilical de Victor Renard. Cette femme n’avait de mère que le nom et encore, ses propos et actes seraient de nos jours diagnostiqués comme de la maltraitance, alors que ses contemporains n’y voyaient que l’œuvre du diable (forcément).

Les premiers émois amoureux de Victor se dirigèrent vers une femme atypique, prostituée, qu’il aima follement, et si cet amour ne fut pas réciproque, Angélique y répondit tant que Victor la couvrait de bijoux. Parce qu’entre temps, à la recherche d’un travail (en fuyant le domicile familial), Victor devint le talentueux apprenti de l’embaumeur du coin, un petit bonhomme plus tout jeune qui le prit sous son aile.

C’est là que la vie de Victor eut une première accalmie, plaçant derrière lui une carrière de voleur incompétent et l’amour impossible d’une femme de petite vertu. Il se marie, a les moyens de sa coquetterie, se fait un nom dans le métier des embaumeurs (la Révolution est en marche, et les têtes tombent facilement, ce qui fait pas mal de corps à bichonner), et sur le marché des fournisseurs de mumies (qui ne sont rien de moins précieux que les cœurs des familles de la couronne de France, cœurs séchés avec amour, prisés par les peintres connaisseurs pour la qualité de la couleur obtenue).

Mais Victor a la poisse, depuis toujours, sa mère est trop pingre, sa femme pas assez enceinte, son meilleur ami trop menteur, son amante bientôt morte et le trafic de mumies dangereux… De gouaille putride et de bienséance rudimentaire, L’embaumeur est une fable à lire à l’épicurienne, à l’ombre d’une pinède, un truc hydratant à portée de main.

 

En savoir plus :
Le Facebook de Isabelle Duquesnoy


Nathalie Bachelerie         
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