Premiers pas sur le site du festival et première impression : c'est grand ! Tout est énorme : du nombre de bars, de restaurants de tous les styles jusqu'à la taille des espaces presse, fourmilière grouillant de tous les médias musicaux de France mais aussi habitée par de nombreuses cigales venues montrer leurs nouvelles lunettes signées ou leur bronzage de début juillet.
L'organisation est impeccable, tout est signalisé et il est franchement difficile de se perdre d'autant que la configuration du site est assez simple : deux grandes scènes face à face utilisées en alternance et une plus petite scène un peu plus loin pour les Jeunes Charrues en début de journée et la soirée belge "Botanique et Vieilles Charrues" en soirée.
Sheer-K a la lourde tâche d'entamer les festivités.
Mélange de trip-hop et de rock, ils parviennent sans grande difficulté à capturer l'attention des premiers festivaliers heureux de voir ainsi l'ouverture de l'édition 2005 du festival sous le soleil de Bretagne.
Sur la grande scène Glenmor c'est au tour de Ba Cissoko d'enflammer les milliers de festivaliers déjà sur place avec des rythmes africains tendant très fort vers le rock.
Les guinéens offrent un spectacle visuel et sonore des plus efficaces et insolites.
Idéal pour bien commencer la journée.
Retour sur la scène Kerouac pour l'arrivée de Jeanne Cherhal au piano.
La disposition du plateau est assez étrange et il est difficile de voir la petite Jeanne souriante autrement qu'en regardant la diffusion sur écran géant. La Jeune Charrue d'il y a quelques années a bien grandi et conte désormais ses petites histoires à quelques dizaines de milliers de spectateurs attentifs qui peuvent enfin la voir correctement quand elle s'arme de sa basse et arrive sur le devant de la scène. La foule grossit entre les deux principaux lieux de spectacles en oubliant quelque peu le plateau Xavier Graal tout proche de l'entrée et un peu retiré du lieu principal de festivités. Reload, troisième groupe de la journée dans le cadre des jeunes charrues, y propose un bon néo metal très attendu par les locaux.
Retour au calme avec le désormais célébrissime Buena Vista Social Club tout de blanc vêtu et à la tête duquel trône aujourd'hui Ibrahim Ferrer.
Avec une voix éraillée par les cigares, le septuagénaire fait voyager les spectateurs à l'heure de l'apéritif.
Un moment relaxant servi par un pianiste incroyable et une section cuivre étonnante entre autres musiciens.
En face, Jane Birkin est très attendue et arrive sur scène avec sa version d"'Elisa".
Il est un peu dommage que le concert reprenne encore une fois les classiques à la manière Arabesque sans grandes nouveautés. Seule surprise, l'apparition d'Alain Chamfort pour un joli duo. Pour le reste un joli concert de la plus bretonne des anglaises mais auquel il manque peut être un peu de nouveauté. Toujours est-il qu'on peut tout pardonner à Jane, tout sourire, dans le vent au milieu de la scène Kerouac.
Pendant ce temps sur la scène Xavier Graal, étrangement désertée par les journalistes et une partie du public, les Hollywood Porn Stars proposent l'un des meilleurs concerts de la soirée.
Un rock énergique assez éloigné de ce qu'on connaît du rock belge habituel. Moins varié, plus brut, très rentre-dedans. Un excellent moyen de remuer pour ceux qui avaient une petite envie de pogo. Dans la foule quelques sifflets s'élèvent de la part de fans impatients de voir Deep Purple fouler la scène Glenmor.
Deep Purple à Carhaix, reformation surprise et tête d'affiche de la journée. Les plus vieux amateurs de rock sont tous là, pas toujours pour la musique mais surtout pour les voir, pour dire qu'ils y étaient. Le groupe arrive enfin, juste après les dernières notes de Jane et le son y est.
Du gros son des années 70 qui s'épuise parfois dans des solos interminables ou des nappes de claviers kitschissimes. Comme d'habitude dans ce genre de concerts, on s'étonne, fascinés, de voir l'énergie des musiciens qui semblent encore avoir 20 ans mais, si l'on n'est pas fan de la première heure, il est parfois difficile d'accrocher à la musique qui a plus vieilli que les musiciens. Retour une nouvelle fois sur la scène belge de la soirée avec An Pierlé pour un magnifique concert (décidément il ne fallait pas rater cette scène, au prix de quelques minutes de marche).
Comme à son habitude, assise sur son original trône, elle s'amuse, rit avec ses musiciens et distille une chanson très rock, très pêchue dans laquelle elle semble être parfaitement à l'aise.
Un grand concert où l'on ne peut pas s'ennuyer. Une artiste à ne pas manquer ! Rodolphe Burger est un veinard : invité permanent des vieilles charrues, il revient tous les ans avec de nouvelles idées.
Cette année il continue sa tournée des festivals pour son expérience en groupe avec Erik Marchand, chanteur de musique bretonne.
Un mélange de blues rock avec des touches d'électro et surtout le chant breton de Marchand évoquant à la fois l'orient et le terroir.
Tout le savoir faire de Burger au service de la musique et ça marche ! Sur la grande scène, New Order se fait attendre sur de la musique western de Morricone.
Pour leur première prestation sur un festival français, New Order démarre sur les chapeaux de roues avec un concert très rythmé et riche en guitare.
Peter Hook se balade de gauche à droite, arpente le plateau avec son habituelle basse au niveau des genoux et montre toute la puissance du groupe. Un bonheur avec "Transmission", chef d'oeuvre de Joy Division, et un excellent concert.
Luke n'aimant apparemment toujours pas les sites web, il est temps de rentrer, en laissant Ghinzu affoler le public de la scène Xavier Graal, John Stargasm arborant pour l'occasion une petite moustache prévue pour plaire à Iggy Pop (dixit l'intéressé lors de la conférence de presse).
En résumé une journée en demi-teinte avec de bons concerts mais sans grandes surprises. Les retransmissions sur écran géant manquent un peu de pêche et de jeu avec le public et la petite scène Xavier Graal, là où d'excellents artistes se produisent, est un peu boudée.
A demain pour une soirée sacrément rock !
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