Deuxième journée de festival et un petit contre temps qui nous empêche de voir Laetitia Sheriff mais nous permet de découvrir Morlaix et ses maisons à colombage.
Arrivée sur le site sous une pluie toute bretonne, un gros crachin qui s'accentuera tout au long de la soirée avant de se calmer dans la nuit.
L'alerte de la veille sur New Order n'était pas vaine.
La scène Kerouac est alors assaillie par d'étranges poilus, le Devendra Banhart Band. Superbe concert de l'équipe avec leur folk oscillant entre les ancêtres Byrds et les regrettés La's avec de gros soupçons de Lou Reed et son VU dans la voix et les rythmes.
Un très grand moment de musique pendant lequel Devendra Banhart invitera même un festivalier à monter sur scène dans une sorte d'entracte surprenant.
Rendez vous ensuite sur la scène Glenmor pour le concert d'Amadou et Mariam.
Ceux qui les ont déjà vu n'attendent surement aucune surprise et il n'y en aura finalement pas. Le show est simple, efficace mais un peu répétitif. Chauffé par les "Est-que ça va ?" récurrents scandés par Amadou, le public remue sur les rythmes efficaces et les paroles simplistes du duo.
Un bon départ pour la journée mais on risque malheureusement de se lasser tant ils sont omniprésents dans les festivals. Instant plus jazzy avec le très jeune et déjà virtuose Jamie Cullum au piano.
Impressionnant de talent, de vigueur et de fougue, il joue debout, assis, se démène et parvient à donner un côté percutant à ses ballades qui auraient pu sembler trop classiques.
Superbe musiciens et très bon moment.
La partie rock de la soirée commence avec Mickey 3D. Les stéphanois arrivent en terre conquise et font mouche.
Pour leur troisième passage aux Charrues ils sont enfin sur la grande scène, la scène des têtes d'affiche et cela semble les ravir.
Le concert est simple, juste, avec des morceaux de tous les albums, des relectures de "Respire" ou de "J'ai demandé à la lune" et les meilleurs titres de l'excellent dernier album.
Décidément ils deviennent vraiment le groupe de rock français incontournable.
Juste en face et quelques minutes plus tard, Louis Bertignac arbore le même sourire, la même joie d'apparaître dans ce festival et enchaîne les titres de ses albums avec quelques incontournables reprises de Téléphone.
Simple, charmant, Bertignac communique avec les spectateurs et semble ne plus avoir envie de quitter le plateau, rallongeant même la durée prévue de quelques minutes quitte à faire patienter l'énorme foule qui attend déjà en face. La tête d'affiche de la soirée (et même du festival) arrive enfin sur scène devant les yeux ébahis des nombreux fans. On ne peut que se faire un plaisir d'attendre Iggy et son équipe de Stooges.
Ce roi du rock, débarque sur le devant de la scène et c'est un déluge de décibels sur la scène Glenmor.
Contrairement à Deep Purple la veille, Iggy Pop ne séduit pas que les fans de la première heure mais enflamme totalement l'immense foule totalement acquise à sa cause. L'iguane court, saute, pose, se touche et balance avec ses Stooges un rock totalement brut d'une puissance fantastique.
La bête de scène n'a pas pris une ride et se permet même en milieu de concert d'inviter une quinzaine de festivaliers sur la scène.
Terrible !
Difficile de passer après un tel déluge et devant autant de monde. Difficile mais pas pour The Kills et leur rock presque aussi brut seulement dominé par deux voix, une guitare et une boite à rythmes.
Dans une ambiance sombre avec quelques flashs et peu de couleurs, les deux compères jouent leur jeu habituel mais on n'est pas prêt de se lasser des mimiques et du jeu de scène de VV et Hotel.
Il est temps de rentrer mais il est certain que les Sunday Drivers, programmés un peu tard, offriront aux festivaliers encore présents une dernière facette du rock, plus pop, mais tout aussi efficace.
En gros, une spectaculaire journée avec toutes les facettes du rock et une pluie un peu énervante mais qui donne le côté Woodstock boueux sans lequel un festival breton ne serait pas ce qu'il est.
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