Comédie dramatique écrite et mise en scène par Olivier Balu, avec Patrice Laffont et Michaël Msihid.
Deux hommes que tout sépare, la génération, le même milieu social, voire même la culture, déménagent.
Changement de d'environnement pour l'un, Richard Santenac célébrité du PAF, consécutif à une rupture amoureuse, activité professionnelle pour l'autre, Oussama, "gros bras" qui se présente comme un "produit" des cités. Au moment de partir, le second adopte une attitude surprenante et impose un étrange huis-clos scandé par des extraits de l'oppressant Requiem du compositeur contemporain hongrois György Ligeti que les spectateurs cinéphiles reconnaîtront comme ayant figuré dans la bande-son du film "2001, Odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick. Presque d'évidence, une femme s'immisce dans cet inquiétant et déroutant face-à-face mais en constitue-t-elle vraiment l'enjeu ?
Sous un titre anodin et cependant équivoque, "Le dernier carton", Olivier Balu propose une intrigue bien ficelée qui, avec ses inattendus rebondissements et ses inserts d'humour burlesque, constitue une variation réussie de l'opus théâtral "Le Limier" de Anthony Shaffer porté sur grand écran par Joseph L. Mankiewicz.
Sa mise en scène s'avère sobre et efficace et les deux interprètes, qui font heureusement la paire, soutiennent de manière percutante le suspense réussi d'un opus aux dialogues peaufinés et au dénouement imprévu.
Patrice Laffont trouve le ton juste pour incarner un homme en situation de fragilité, malgré sa notoriété, il n'a pas été épargné par la solitude, mais néanmoins subtilement retors aux côtés de Michaël Msihid qui négocie parfaitement l'aspect inquiétant et déroutant d'un personnage insaisissable : amant jaloux, déséqulibré mental, maître-chanteur ? Réponse sur scène.
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