Elgar : The Dream of Gerontius
(Decca) juillet 2017
"Proficiscere, anima Christiana, mundo discret"
Le Livret du Songe de Géronte est tiré du poème éponyme du cardinal Henry Newman. Ce texte datant de 1865 ne pouvait que plaire à Elgar, homme particulièrement attaché à l’église catholique Romaine. Il raconte les questions et les angoisses du personnage central, Géronte, figure archétypale du vieillard, face à la mort puis le voyage de son âme guidée par un ange gardien jusqu’au purgatoire. Géronte y souffre de désespoir, de terreur, entre supplication et calme résigné.
Tout avait très mal commencé. La création en 1900, sous la direction de Hans Richter fut un véritable naufrage. Le chef n’avait eu connaissance de la partition que la veille de la première répétition d’orchestre, le chef de chœur se blesse, les chanteurs et les solistes étaient d’un piètre niveau. Il faudra attendre quelques mois pour que l’œuvre soit reprise en Allemagne et remporte un succès mérité. Richard Strauss, présent lors d’une des représentations fut éblouit et salua le côté progressiste de l’œuvre et de l’écriture du compositeur Anglais. Comme nul n’est prophète en son pays, l’Angleterre Victorienne aura toujours une certaine défiance envers Elgar. Elle le jugera trop catholique, aux origines trop humbles et surtout trop éloigné du sérail universitaire. Il fallut attendre les années 30 pour que l’œuvre y connaisse la reconnaissance et soit jouée dans sa version originale non tronquée, l’église anglicane ayant jusque-là censurée de nombreux passages, notamment ceux faisant référence au purgatoire, où tout ceux trop proche du catholicisme.
L’intelligence dans la direction de Barenboim, et l’excellence des musiciens même si les solistes chanteurs Andrews Staples, Thomas Hampson ou Catherine Wyn-Rogers sont un ton en dessous, donne tout le relief aux finesses harmoniques de l’écriture d’Elgar, et rend intelligible la structure en bloque où apparaissent de nombreux Leitmotiv (le thème de jugement en ré mineur au début, le voyage de l’âme de Gerontius en Fa M, la mélodie de l’ange…), influence importante de Wagner. L’interprétation y est limpide, fervente, spirituelle et lumineuse, avec une puissance toute intériorisée et redonne toute la force mélodique et dramaturgique à ce monument de la musique vocale Anglaise.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.