Fred Nardin est un pianiste passionnant. Parce qu’il est capable de multiplier les projets : avec The Amazing Keystone Big Band (Pierre et le loup… et le jazz, Le Carnaval jazz des animaux, Django et Lady Swing), en quartet avec le saxophoniste Jon Bouteillier, avec le Switch Trio ou jouer ou en tant que sideman avec Stefano Di Battista, Cécile McLorin Salvant, Veronique Hermann Sambin, Patricia Bonner ou au sein du Jean-Philippe Scali Quintet…
Passionnant parce qu’il possède un phrasé, une virtuosité, une souplesse mélodique, une science harmonique. Passionnant aussi par ce qu’il est capable, tout gardant l’héritage du blues (il n’a pas appelé l’un de ses morceaux "Don’t Forget The Blues" pour rien !) du swing et du bop et en assumant des influences allant de Nat King Cole, Thelonious Monk (avec une reprise de "I Mean You"), Horace Silver, Sonny Clark, Duke Ellington à Ravel, Fauré ou Debussy de créer avec une vraie touche d’élégance son propre univers, sa propre palette de couleurs.
Un univers superbement mis en valeur par cette formule en trio, pourtant peut-être la forme la plus délicate car espace de liberté cloisonné, et par cette association avec une section rythmique de très grand talent : le batteur Leon Parker et le contrebassiste O Bareket.
Opening est un disque captivant qui montre toute la fluidité de jeu de ces musiciens, le sens du phrasé, du rythme, de l’improvisation, la belle rondeur du son, toute les palettes harmoniques et mélodiques. Comme souvent chez le jeune pianiste Français, on ne s’ennuie pas une seconde et on s’enivre de ces notes qui virevoltent, de cet espace construit pour y mettre toute sa sensibilité, toute sa musique. Superbe.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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