Films d'animation. Tchécoslovquie. 35 minutes (Sortie le 11 octobre 2017).

Le cinéma, heureusement, ce n'est pas que pour les grands ! La société Malavida, qui a déjà la bonne idée de ressortir "Les nouvelles aventures de Ferda la fourmi" , aime beaucoup l'animation tchèque.

Cette fois-ci, avec "Quel Cirque !", c'est à deux studios mythiques qu'elle rend hommage : le Studio Trnka avec "Le petit parapluie » de Bretislav Pojar (1957) et le Studio Zeman avec "Deux cœurs en piste" (1983) de Zdenek Ostrcil et "Monsieur Prokouk acrobate" (1959) de Karel Zeman.

Comme les deux autres courts-métrages de ce programme, "Le petit parapluie" a pour thème le cirque. Un lutin facétieux donne vie aux jouets dans une maison... et les voilà partis pour de savoureux numéros de cirque. Les belles marionnettes animées conçues par Jiri Trnka sont dans les meilleures mains possibles avec son disciple Bretislav Pojar.

En quinze minutes, il réalise une merveille d'animation qui damerait le pion aux spécialistes des effets spéciaux d'aujourd'hui. Ainsi le lutin fait des bulles translucides qui se transforment en petit personnage. Les marionnettes se déplacent, voire bondissent, avec aisance. Les grenouilles sautent de joie et virevoltent dans les airs, à l'instar des avions qui font des loopings impressionnants.

Un régal absolu qui s'achève par le traditionnel "konek" tchèque...

"Deux cœurs en piste" de Zdenik Ostrcil est peut-être le plus classique des trois courts-métrages proposés. C'est aussi déjà le produit d'un autre temps, plus stylisé, plus coloré, mais il sait aussi se faire fantaisiste et fantastique, pour conter les amours contrariés puis rassemblés de la belle acrobate et du clown au grand cœur. Ostrcil était le décorateur attitré de Karel Zeman pour ses chefs d'oeuvres tirés de Jules Verne. Il en est le digne élève.

Quant au maître Karel Zeman, son "Monsieur Prokouk acrobate" est une fantaisie pleine d'humour, où l'on voit le dit Monsieur Prokouk patiner avec son lion, qui le fait tourner la tête dans sa gueule... mais qui ne veut plus lui rendre son chapeau quand l'acrobate sort sa tête de sa bouche !

En 37 minutes, les artistes tchèques emportent leurs spectateurs dans un univers parallèle, celui où la poésie a le beau rôle et en profite. Que les parents ne traînent pas les pieds en emmenant leurs enfants voir "Quel cirque !", car ils passeront eux aussi une demi-heure hors de tous les soucis de la vie...