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Musée Zadkine  (Paris)  DU 29 septembre 2017 au 11 février 2018

Le Musée Zadkine propose, en résonance avec l'oeuvre du maître des lieux le sculpteur Ossip Zadkine dont 2017 marque le cinquantième anniversaire de la mort, l'exposition "Etre pierre" soutenue par une réflexion sur la relation de l'homme et de l'artiste avec le minéral.

Les commissaires Noëlle Chabert, conservateur général du patrimoine, directrice du musée Zadkine, et Jessica Castex, commissaire d’exposition au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, ont donc réuni une sélection de cent trente pièces pour "tisser" une Histoire de l'Art à travers celle du minéral.

Le visiteur est invité à parcourir ce lieu intime qu'est la maison d'artiste devenue musée et à emprunter un parcours ordonné en trois sections - Origines, Métamorphismes et Métamorphoses et Intimité minérale - qui traverse l'art lithique du 20ème siècle entendu tant comme la sculpture en taille directe que dans le cadre de l'art conceptuel avec le minéral comme matériau d'une approche plasticienne performative.

Etre pierre : raconter l'histoire des Pierres et des Hommes

La pierre, symbole du corps-squelette de la Terre-Mère a toujours, depuis les temps immémoriaux de la Préhistoire, fasciné les hommes qui ont très vite compris sa pérennité matérielle, du moins à l'échelle temporelle humaine et en comparaison de la terre et du bois, et son caractère vivant lié aux mouvements géologiques et au processus de minéralisation.

Et comme Zadkine est allé, à la fin de la Première guerre mondiale, se ressourcer à Bruniquel, où il réalisa la "Jeune fille au luth" et où est située une grotte de l'époque du Néanderthalienne ancien, la monstration, fort judicieusement élaborée de manière narrative, commence, avec, en regard des oeuvres du sculpteur qui ressortent au cubisme inspiré par le primitivisme, des pièces archéologiques retrouvées sur divers continents.

Et ce tant avec la pierre utilisée dans son état originel, telles les pierres de magie océaniennes, ou dans les prémices de la statuaire à finalité sacrée de culte des ancêtres et d'intercession auprès des divinités avec des oeuvres essentiellement figuratives qui vont du monumental, comme les statues-menhirs aux contours sommaires, au minuscule avec les les délicates figurines des Cyclades.

La pierre comme témoin de l'histoire de la terre et des hommes est illustrée par un très long collier qui, en dialogue avec "La femme à l'oiseau" de Zadkine et la "Tête" à peine extirpée de sa gangue sur lequel sont visibles les coups de gouge de Eugène Dodeigne, surprend et interpelle car il ne s'agit pas, même s'il en a l'apparence, d'un bijou mais du "Fossil Necklace" de Katie Paterson, matérialisation du temps géologique, composé de perles taillées par un joaillier à partir de pierres fossiles collectées dans les différents lieux du monde où s'est produit un événement majeur de l'évolution de la vie sur terre.

La dualité pierre-objet et pierre-matériau est déclinée par les trente artistes sélectionnés par les commissaires.

Avec les figures majeures tant de la sculpture moderne dont Rodin, Zadkine, Brassaï, Brancusi, Picasso et Eugène Dodeigne que de l'art contemporain avec, entre autres, les représentants de l'Arte Povera Giuseppe Penone avec une pièce de sa série "Essere fiume", une vraie et une "fausse" pierre érodée par l'eau coulante et Giovanni Anselmo.

Et le "Trecento millioni di anni" de ce dernier, une ampoule encastrée dans un bloc d'anthracite qui résulte de la fossilisation d'un arbre privé de lumière, date de 1969, année de naissance de Evariste Richer qui reprend, quatre décennies après cette configuration dans "Fulgurite", une pierre de foudre transpercée d'un néon.

Quant à l'américain Jimmie Durham, qui, à la manière du Nouveau réalisme, procède par assemblage de matières brutes et d'objets trouvés pour approche critique du monde, son installation ironiquement intitulée "Tranquility", une pierre écrasant un avion, voisine avec les "Jeux de nymphes" de Rodin et ses corps marmoréens à la chair polie et le "Jour de l'une" de Paul-Armand Gette qui utilise la lave volcanique comme métaphore des menstrues féminines.

Si les concrétions naturelles, par leur originalité tant au plan plastique qu'esthétique inspirent également les jeunes plasticiens et artistes conceptuel, certains utilisent les phénomènes géologiques comme "assistant" de création comme créent des oeuvres en utilisant les phénomènes géologiques ou les propriétés naturelles de certaines eaux riches en calcaire comme l'écossaise Ilana Halperin qui a utilisé celles des fontaines pétrifiantes de Saint- Nectaire pour créer des bas-reliefs ("Physical Geology") et des stalactites dirigées ("The Mineral Body") places sous le regard tutélaire des "têtes" de Zadkine

Passionnante par les horizons qu'elle ouvre au néophyte, cette exposition qui célèbre la communion de l'homme et de la pierre, à l'instar de la photographie retenue pour le visuel de l'affiche, l'autoportrait de Claude Cahun ("Je tends les bras"), comprend également des photographies, dessins, vidéos et films autour du minéral qui la complètent avec sagacité.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Musée Zadkine

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation du Musée Zadkine


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