Alors qu'il est hospitalisé à la suite d'une maladie fulgurante qui l'a frappé au cours d'un voyage d'étude, Friso de Vos apprend que son mentor Josip Nrik, dont il est l'assistant, est subitement décédé.
Et surtout qu'un illustre inconnu dans le microcosme du défunt, célèbre spécialiste international en hithlérologie, le journaliste Philip de Vries, se positionne en héritier et dauphin en subtilisant sa place sans que cela ne surprenne personne même dans le cénacle universitaire.
Alors, certes, les absents ont toujours tort et qui va à la chasse perd sa place, mais cette situation n'en demeure pas moins invraisemblable. Par ailleurs, il se rend compte qu'existe une ressemblance physique certaine entre lui et l'usurpateur, ressemblance générant une méprise qu'il va exploiter pour tenter de damer le pion à ce dernier en empruntant son identité.
Telle est la situation que le jeune auteur néerlandais Joost de Vries déploie dans "L'Héritier" dont les faits et les péripéties ordonnées autour du thème du double sont délivrés à grand renfort de flash-backs qui, toutefois, se dispensent de la linéarité chronologique et retrace des épisodes parfois rocambolesques.
Le procédé du puzzle permet d'instaurer un certain suspense et de positionner, et maintenir, le lecteur en situation de veille active en titillant son appétence pour la trame policière et le jeu de piste.
En l'occurrence, cela fonctionne assez bien d'autant que très vite quelques indices, tels l'identité de nom entre un personnage et l'auteur ou l'existence d'une chaire d'hitlérologie, sèment le doute dans son esprit tant sur l'existence du rival, le narrateur ne serait-il pas atteint d'un trouble dissociatif de l'identité, que sur la finalité romanesque de l'opus qui pourrait bien n'être qu'un exercice stylistique en forme de jeu de l'auteur avec le lecteur.
Au lecteur donc de trancher.
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