On ne se rend pas forcément compte à quel point l’élection de Donald Trump a pu choquer certains artistes Américains et britanniques (on pourra citer pêle-mêle Damon Albarn via Gorillaz, Thurston Moore, Moby, Franz Ferdinand, Death Cab for Cutie, YG, Mac DeMarco…) et comment de fait ils sont comme rentrés en rébellion.
Le nouveau disque du batteur Antonio Sánchez fait partie de ces albums écrit en réaction à l’élection présidentielle Américaine et à l’ostracisme de Donald Trump vis-à-vis du peuple Mexicain. Ce Bad Hombre est un disque sombre, intense et profond, alternant moments puissants et d’autres plus introspectifs. Naturellement, le rythme est au centre de ce disque.
Antonio Sánchez est un excellent batteur au phrasé soigné et un compositeur à l’écriture musicale précise, des qualités déjà largement démontrées dans différents de ses disques : Three Times Three (2015), dans la B.O. de Birdman (2014), le film de Alejandro G. Iñárritu, Migration (2007), avec Ralph Bowen, Donny McCaslin, Dianne Reeves, Chick Corea ou Pat Metheny.
Alors du rythme oui mais pas que, puisque le musicien Américano-Américain n’oublie jamais de soigner ni la trame mélodique, ni la trame harmonique, ni les atmosphères. Enregistré avec la volonté d’avoir un son plus brut (voire même brutal), les pulsations de la batterie sont autant de cœur et de poings battant le rythme. |