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France de Griessen  (AAM Editions)  octobre 2017

Elle se définit comme artiste pluridisciplinaire, et nous aurions bien de la peine à la qualifier différemment. Mais je vais quand même essayer. Parce que sous la liste de ses activités sourde l’âme d’un poète mélancolique habitué à contempler la beauté dans les gouttelettes. France de Griessen est de ceux-là, des chercheurs de pépites dans des quotidiens plus ou moins ordinaires.

Fleurs de Paris en est. Loin des superlatifs multipass, le volume parcourt la ville lumière avec le prisme bienveillant du merveilleux des détails. Dix-sept fleuristes nous conduisent dans leur boutique, leur parcours, l’essence de leur passion. Il était temps de rendre ses lettres de noblesse aux fabricants de petites joies, aux complices de déclarations et aux négociateurs de pardons.

France de Griessen est là, derrière l’objectif, en retrait, et en deçà des images. Comme une main amie sur notre épaule timide, elle tient la porte des boutiques et nous pousse doucement à l’intérieur. Dans les ambiances feutrées et les saveurs sucrées, France souligne la fragilité et l’intemporalité des fleurs. Et c’est bien là que réside le cœur de l’ouvrage. Et l’âme du poète. Et la dope de l’auteure.

Parce que les fleurs, au-delà de leur destination et de la motivation qui nous pousse à les choisir, les fleurs sont la représentation imagée des sentiments d’inéluctable, d’éphémère et de ce qui file entre les doigts comme le temps dans nos vies. Mystérieuse avant de révéler son cœur, sa robe délicate aux coloris multiples attire le regard et réveille la compassion.

Il y a les fleuristes arrivés dans ces boutiques par vocation et ceux dont la vie les a conduits ici par des chemins détournés. Ces passionnés gardent en commun un amour infini de la douce beauté des pétales et des pistils. Qu’ils aient travaillé pour les plus grandes maisons de couture ou aient revendiqué une personnalité de devanture, ils partagent tous un goût pour les harmonies et l’éphémère.

Fleurs de Paris est une ballade en belle compagnie dans Paris, entre charme désuet et romantisme sensuel, ode à la vie avant la mort et aux petits bonheurs. Parce qu’on offre des fleurs aux vivants pour leur signifier qu’on les aime, qu’ils nous manquent, pour les remercier ou faire naître une étincelle dans leur regard, on offre des fleurs aux morts pour leur dire qu’on ne les oublie pas, on s’offre des fleurs pour adoucir une journée pourrite.

Entre deux mondes, entre deux fleuves, la fleur, qu’elle soit sauvage ou guidée, rassemble en son sein les paradoxes de vie et de mort que France de Griessen cultive dans ses œuvres. Elle lutte au quotidien contre la noirceur, et tire sa lumière de courbes veloutées et de fragrances subtiles.

Les aquarelles offertes en début d’ouvrage reflètent la moelle de l’auteure, les coloris dilués dans les contours au crayon sont des romans à eux seuls, dans les possibles qu’ils ouvrent et les détails qu’ils soulignent. Et puis les témoignages défendent l’homme dans la bonté qu’il porte. Dans ces dix-sept boutiques, vous trouverez des fleurs locales, de saison, pas de ces roses stressées du Kenya pour la Saint-Valentin ni même d’arum de Pologne en été. Et c’est bien, parce qui aime le beau aime le bon et protège sa planète en plus de ses passants de cœur.

Si vous n’aimez pas les fleurs, méfiez-vous, vous risquez de changer d’avis à la contemplation des nombreux clichés de l’ouvrage. Et si vous aimez les fleurs, soit vous irez de ce pas cueillir un ou deux brins fleuris entre les pattes des ruminants, soit vous resterez assis à contempler la perfection avec laquelle se chevauchent les pétales des fleurs rescapées des gelées du géranium de votre balcon, si par chance vous vivez entre les Basques et les Alpes, un rayon de soleil vous révèlera la tendresse des pollens disposés comme des velours sur les cœurs des chrysanthèmes.

Et vous voyagerez vers les âmes aimées en passant par vos derniers souvenirs de fleurs. Et vous filerez offrir des chrysanthèmes pour lui dire que rien ne nous séparera, tu verras. Avant d’emmitoufler vos jardinières d’un mignon voile d’hivernage en pilou afin de laisser le pouvoir des fleurs parler à vos cœurs.

Un doux moment, intemporel et bourré de tendresse.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :
La chronique de "Coco de Paris" du même auteur
La chronique de "Un art de vivre à Paris" du même auteur

En savoir plus :
Le site officiel de France de Griessen
Le Facebook de France de Griessen


Nathalie Bachelerie         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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