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Théâtre 13/Jardin  (Paris)  novembre 2017

Comédie satirique de Marcel Aymé, mise en scène de Jean-Philippe Daguerre, avec Grégoire Bourbier, Isabelle de Botton, Séverine Delbosse, Franck Desmedt, Antoine Guiraud, Hervé Haine, Romain Lagarde, Guilaine Londez et Flore Vannier-Moreau.

Parmi les nombreuses pièces de Marcel Aymé, "Clérambard" semble la seule à être régulièrement jouée. C'est peut-être injuste car "La tête des autres", par exemple, aux échos plus "modernes", mériterait d'être relue ou revue.

Comme dans ses contes, Marcel Aymé part d'une réalité triviale, de personnages médiocres ou méchants qu'il confronte à un événement "fantastique" ou transcendant qui change leur vie et les change de condition. Dans "Le passe-murailles", un homme ordinaire découvre un don extraordinaire.

Dans "Clérambard", un hobereau ruiné et antipathique, tyrannisant sa famille et ses proches, est saisi par la grâce, en l'occurrence, il pense que Saint-François a ressuscité le chien du curé qu'il avait tué.

Pièce clairement en deux parties, "Clérambard" est, comme toujours chez Aymé, un réquisitoire misanthrope. Il faut vraiment une apparition, un miracle, pour que l'homme applique le "aimez vous les uns les autres" chrétien.

Dans son adaptation limpide, Jean-Philippe Daguerre a pris des options simples et tranchées : d'abord, il a réduit la voilure de la pièce de Marcel Aymé, puis, il n'a pas "matérialisé" les effets "merveilleux" comme les apparitions de Saint-François d'Assise.

Pour lui, le fantastique est "off", les personnages le voient mais pas les spectateurs. On pourrait imaginer qu'il est une illusion et que le comte de Clérambard a une telle puissance de conviction qu'il fait partager sa vision ou son délire à son entourage.

En élaguant la pièce, Jean-Philippe Daguerre la déséquilibre au profit de la seconde partie. Tout le début, dans lequel Clérambard tyrannise sa famille, perd en saveur et n'est là que pour expliquer sa conversion.

Dès lors, la beauté du texte éclate. Les scènes entre le comte (Franck Desmedt) et la Langouste (Flore Vannier-Moreau), la prostituée qu'il veut faire épouser à son fils (Antoine Guiraud), montrent que Marcel Aymé est un styliste incomparable.

Le christianisme farouche de Clérambard fait de lui un personnage digne de Bernanos et Franck Desmedt emporte tout sur son passage, partenaires comme spectateurs. La tache est peut-être inutilement facilitée parce qu'il est entouré de bons acteurs poussant leurs personnages vers la caricature.

Le curé (Grégoire Bourbier),comme le docteur (Hervé Haine) et les Galuchon (Romain Lagarde et Séverine Delbosse) ainsi que Madame de Léré (Isabelle de Botton), la belle-mère de Clérambard, semblent sortis d'un vaudeville, alors que "Clérambard" est une satire très osée.

Reste la comtesse de Clérambard, qui à l'instar de la Langouste, sait parfaitement rentrer dans le jeu de son mari et que Guilaine Londez interprète avec une rare intelligence.

Efficace, terminant sur les chapeaux de roue, cette version de Clérambard a l'avantage de rappeler à tous que Marcel Aymé est un des écrivains majeurs. Peut-être fournit-il une copie trop sage, trop politiquement correct, gommant la face cachée d' un très mal-pensant pas très loin de Céline comme "La traversée de Paris" ou "Uranus" l'ont démontré.

 

Philippe Person         
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