J’étais tranquillement affalé sur mon canapé quand j’ai reçu un mail du big boss, avec un énigmatique : "C’est pour toi ça, non ?" et un "on se cale un apéro dans le week-end" mais cela n’a rien à voir dans la chronique, c’est juste pour me faire mousser et te dire combien nous sommes proches au sein de Froggy’s Delight.
Donc, pour en revenir au message, je reçois ce mail avec un autre mail présentant Dätcha Mandala.
Bon, le nom déjà est énigmatique et le titre clair comme de l’eau de roche : Rokh. Bon il y a une faute mais soit c’est l’effet du breuvage rouge très connu dans leur pays, soit c’est dû à des substances bizarres, soit c’est volontaire. Toujours est-il que cela a piqué ma curiosité et j’ai foncé écouter.
Non parce qu’un groupe qui se revendique ouvertement influencé entre autre par le rock psychédélique des années soixante-dix, décennie qui a vu la naissance de votre serviteur (oui, je ne suis plus de la nouvelle jeunesse, mais si c’est ça être senior, je signe de suite) et bien moi ça me branche (oui, cette phrase est longue, je m’en suis rendu compte mais je la garde comme ça).
Donc une bande de jeunes paltoquets prétend faire du rock, déjà et du rock psychédélique, en plus. Soit. Ecoutons cela. Eh bien dès le premier morceau, je suis monté dans la Delorean, direction les années 70, une vraie claque musicale. Et quelle belle claque ! Le titre du premier morceau m’a évoqué du rythm and blues : "Have you seen the light ?" (les vrais comprendront mon allusion aux deux frères habillés de costumes noirs, lunettes de soleil noires vissées au visage). Et bien pas du tout.
Une belle entrée en matière à la batterie et le trio bordelais nous balance avec classe un vrai titre digne de Led Zeppelin par exemple. La suite est du même tonneau (oui, elle est facile mais j’assume), "Da Blues" s’ouvre sur une démonstration vocale phénoménale, une voix mi-féminine mi-masculine tout simplement extraordinaire et on reste dans un trip psyché…
Arrive "Misery", nettement plus calme au départ mais qui, petit à petit, monte en intensité et c’est très certainement mon titre préféré de l’album. Des envolées vocales qui partent de très bas et montent bien haut.
Pourquoi est-ce un bon album ? Parce qu’il surfe sur un revival ? Parce qu’il est bien produit ? Oui c’est vrai, il est composé de bons titres, bien produits, mais la recette, c’est un ingrédient bien plus précieux : la passion. Dätcha Mandala jouent la musique qu’ils aiment, ils ne se posent aucune question sur le style, ils vivent et respirent juste leur musique. Et ça s’entend autant que ça se sent.
Ces trois jeunes gens ont joué pour The Inspector Cluzo, Shaka Ponk et Hayseed Dixie et un autre petit groupe, Les Insus dans un petit coin sympa : le Stade de France. On aime ou pas Les Insus, là n’est pas la question, mais on ne joue pas devant 30.000 personnes sans avoir un solide répertoire et une solide expérience, forgée au cours de 450 et quelques dates jouées par Dätcha Mandala, dont 22 pour les Hayseed Dixie en tour support en Grande Bretagne.
L’album a été enregistré en analogique avec Clive Martin (tu sais Queen, The Cure, Midnight Oil…) et ils l’ont sorti le 10 novembre (le jour de ma fête, note-le pour l’année prochaine, parce que tu l'as oublié cette année, petit galapiat) lors d’une release party au Krakatoa de Mérignac avec également Fuzzy Vox (et si tu suis mes chroniques, oui on peut rêver, je t’en ai parlé, ils sont eux aussi géniaux). Le Krakatoa qui les accompagne avec la Rock School Barbey.
"Anâhata" déboule et te met la tête à l’envers. Oui il faut suivre, c’est dément cet album. Ensuite s’enchainent "Uncommon Travel", et sa rythmique entêtante, "Smiling Man" qui te pose, guitare accoustique et chœurs dignes d’un western… Et la guitare acoustique repart de plus belle sur "Human Free" … Et ça continue comme ça avec "Loot" qui clôt l’album en apothéose (12 minutes de bonheur). On retrouve des sonorités orientales et africaines sur ce dernier.
Et même si le groupe n’aime pas les étiquettes (et comme je les comprends et les approuve), le rock psychédélique leur colle à la peau, jusque dans les illustrations du livret. C’est vraiment un superbe album.
Tu l’auras compris, je suis vraiment tombé sous le charme de ce groupe et j’ai hâte de voir sur scène ce que cela donne. Si tu as la chance d’être à Paris le 29 novembre, ils seront, toujours avec Fuzzy Vox, au Point Ephémère. Tu peux y aller les yeux fermés, c’est vraiment très bon.
Tu le sais, c’est mon petit rituel : va te faire ton avis par toi-même, fais vivre la musique et les spectacles.
Bisous, parce qu’on ne le dit jamais assez, mais c’est important les bisous.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.