Dans
nos colonnes nous traitons souvent de rock, nous traitons souvent de musique
anglo saxonne ... mais ce n'est pas une raison pour passer à coté
de l'actualité électro ET francaise quand elle le mérite.
Cela étant, lorsque j'ai reçu l'album de Lacquer
j'étais un peu sceptique, tant l'électro francaise et son incontournable
french touch me sortait par les trous de nez à force de trop en avoir
entendu parler et paradoxalement sans l'avoir tant écouté que
cela.
Bref, le jeune Lacquer débarque avec ses samplers, un premier maxi sympathique
"Behind" et maintenant un premier album Overloaded. Ici pas de french touch d'ailleurs, mais plutôt de lourdes influences
en provenance directe d'outre manche (New order, Depeche mode, Pet shop
boys) , voire même plus loin encore (Gusgus).
Ainsi l'intro de "Electronize" ou "Time for Yesterday"
pourraient sortir tout droit de chez New Order avec ce rythme martial
et dansant à la fois sur lequel se greffent d'imparables mélodies
pop.
Et coté pop, Lacquer en connait un rayon et "Sweet Forever 16"
en profite largement. Ce morceau calme offre une voix suave et une mélodie
douce, preuve que l'électro ne sert pas qu'à faire gigoter des
corps démembrés sur lesquels reposent des têtes vides mais
véhicule des émotions plus proches de la mélancolie que
de l'hallucination.
Néanmoins la couleur générale de l'album est surtout dance
et "No Love" redonne du rythme sur un tempo qui évoque
les Pet shop boys en panne de prozac ou Gusgus au réveil.
Car en effet, non content de réviser ses classiques de l'électro
anglo saxonne, Lacquer est aussi allé chercher l'inspiration du coté
de l'Islande sur "Behind" et surtout "The Tosser's
Song" qui, si elle reprend une fois de plus une intro très
new wave, se dirige presque aussitôt vers les rythmes singuliers et trépidants
de Gusgus. C'est à s'y méprendre, tout y est, le rythme,
le son, la voix, un vrai-faux morceau de Gusgus en fait qui cependant est très
réussi, et sans doute un des meilleurs du disque.
Même s'il est emprunt de références musicales multiples
et un peu datées eighties, Lacquer réussit là un premier
album électro pop agréable et bien inspiré et finalement
plutôt original et frais en ces temps de revival de la chanson française
néo réaliste.
Overloaded est effectivement un disque assez gonflé ... |