La fête de la 15 ème édition de la Route du Rock s'est terminée avec le groupe bien nommé Vive la fête. Et la programmation de cette édition a prouvé que François Floret et son équipe conservent toute leur acuité.
D'aucuns pourraient penser que la programmation de cette édition n'était pas vraiment novatrice, qu'elle manquait de prise de risque et de découvertes.
Pourtant a posteriori, on ne peut que constater le choix judicieux des organisateurs qui ont opté pour une programmation originale, évitant les redondances avec celle des autres festivals français. Autre point fort, mêler pour ces 15 ans les valeurs sûres en guise de rétrospective sur les 20 dernières années de rock et jeunes pousses pleines de promesses pour les 20 ans à venir ... ce que nous leur souhaitons.
Même si on peut regretter la très verniculaire représentation de la scène française, la programmation a donc été placée sous le signe de l'éclectisme : pluralité de générations et de renommée si l'on peut dire mais diversité également en termes d'horizons musicaux, de la large audience à des registres plus pointus. Au Fort de Saint Père, le point d'orgue a sans doute été, au niveau événementiel, le concert de The Cure, pour leur unique date française.
The Cure, groupe mythique s'il en est et qui plus est toujours en activité (ou tout de moins encore en état de prendre la route et de faire plus ou moins illusion sur scène même si leur génie créatif n'a peut être pas survécu au nouveau siècle) et qui, comme on pouvait s'y attendre, a rempli très largement le fort de Saint Père et attiré l'attention des médias avec un concert presque fleuve de plus de deux heures.
Mais il y avait aussi Art Brut, The Organ, Metric, Maximo Park pour apporter un peu de fraîcheur à un genre musical trop souvent enterré à tort. D'ailleurs le slogan de cette 15 ème Route du Rock n'est il pas "Pop is not dead" ?
Et non seulement la pop n'est pas morte mais elle bouge encore, et de bien belle façon. Et plutôt qu'une programmation tranquille pour attirer le chaland, c'est à un mélange hardi que nous avons été confronté. Qui aurait osé proposé le même soir The Wedding Present, Yo La Tengo face à Art Brut et The National ? ou encore oser faire suivre Sonic Youth par Metric ?
Et pourtant ce mélange prend, et le fort de Saint Père n'a pas désempli du week end et réussi ses meilleurs résultats depuis sa création avec 27 000 festivaliers. Et qui plus est non seulement des fidèles, les trentenaires, mais également beaucoup de jeunes.
Plus pointu et avant-gardiste que l'on pourrait l'imaginer, la programmation fut réellement excellente.
Nous sommes donc presque déjà impatients de souffler la 16ème bougie du fetsival en 2006 et souhaitons que François Floret et son équipe soient toujours aussi bien inspirés.
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