1987 David Gedge fonde The Wedding Present qui en 10 ans va devenir une formation culte pop indé avant de se consacrer à un nouveau projet Cinerama qui sera injustement sous estimé.
En 2005, The Wedding Present revient sous les feux des projecteurs avec l'album Take Foutain et une tournée qui passe notamment par la France.
Aves son allure d'éternel adolescent, David Gedge vieillit bien, le cheveu plus noir que jamais, le sourire craquant même s'il commence très sérieux cette conférence de presse.
Il n'a pas vu le temps passer et ne formule aucun pronostic sur la suite des événements allant même jusqu'à évoque rune possible retraite. Quand on l'a vu sur scène, on en doute… Pour quelles raisons avez-vous re-former The Wedding Present ?
David Gedge : Quand nous avons commencé à travailler pour un nouvel album de Cinerama, nous nous sommes rendus compte que les morceaux ressemblaient de plus en plus à ceux du Wedding Present. Nous avons fait une session pour John Peel à la BBC en tant que Cinerama et les ingénieurs du son nous ont confirmé cette évolution du fait des guitares plus acérées, des arrangements qui étaient moindres, l'absence de trompette. Donc, il n'y a eu qu'un changement d'étiquette pour l'album "Take fountain" qui a donc été sorti sous le nom de Wedding Present.
Et donc il n'y a pas d'arrière pensée comme c'est parfois le cas pour la mode du come back des groupes anciens ?
David Gedge : Ce n'est pas vraiment un come-back. Simplement le temps était venu pour faire un album de Wedding Present. Ce n'est d'autant pas un come back que je joue avec de nouveaux musiciens et que si nous avions reformés Wedding Present, il y aurait eu 15 personnes sur scène.
La confusion était possible effectivement.
David Gedge : Je vivais aux Etats unis et en revenant au printemps j'ai été un peu étonné par tous ces groupes comme Franz Ferdinand qui sonnent comme les groupes des années 80. Pour Wedding Present, il n'y a pas d'opportunisme derrière ce qui est simplement naturel.
Cela semble logique de vous retrouver à la Route du Rock puisque The Wedding Present a fait partie de tous les groupes qui ont fait la réputation du festival. Qu'en pensez-vous
David Gedge : C'est tout à fait étrange et en même temps cela paraît logique compte tenu de la programmation de cette année.
Puisqu'il ne s'agit pas d'une retour mais d'une continuité, y aura-t-il d'autres albums sous le nom de The Wedding Present ?
David Gedge : Je n'ai pas de plan préétabli. Je ne sais pas ce qu'il adviendra après la fin des concerts donnés à l'occasion de l'album Take Fountain. Je jouis d'une certaine liberté et tout dépendra de l'écriture des morceaux. Ce sera peut être des morceaux pour Cinerama. Peut être prendrai-je ma retraite.
20 ans de métier implique-t-il de prendre déjà sa retraite ?
David Gedge : L'année dernière en Allemagne, un journaliste, avec un tact tout allemand, m'a fait remarqué qu'une telle longévité justifiait une retraite bien méritée. Je me suis écrié : "Non, non, ça fait 15 ans à peine !". J'étais très surpris mais c'était vrai. Je ne me suis pas rendu compte que le temps était passé si vite.
Quand vous avez commencé pensiez-vous que cela durerait si longtemsp ?
David Gedge : Non, pas du tout. Je n'étais pas assez présomptueux pour penser que je pourrais rester sur scène pendant 30 ans comme les Rolling Stones. Cela étant, cela me fait très plaisir.
Tous les fans de The Wedding Present se souviennent de la série de singles mensuels qui a ensuite figuré sur une compilation. Auriez-vous envie de réitérer et cela serait possible aujourd'hui compte tenu du marché du disque ?
David Gedge : Cela représentait un travail considérable. Je pense que ce serait possible au niveau du marché du disque mais je ne souhaite pas refaire. Cela doit rester unique et cela s'insérait dans la logique et l'envie du moment.
Sur les faces B, il s'agissait de cover. Y a-t-il aujourd'hui des artistes dont vous souhaiteriez faire des reprises ?
David Gedge : Natacha Bedingfield…. Il faudrait y réfléchir.
Vous n'avez jamais d'albums de reprises. Cela est-il envisageable ?
David Gedge : J'aime faire des reprises qui est une façon de se réapproprier les morceaux mais je n'y ai pas vraiment songé. Ce n'est pas au programme.
Quelle sera l'actualité de the Wedding Present pour le reste de cette année après Saint Malo ?
David Gedge : La tournée a été assez intense et finira en novembre.
N'avez-vous pas été un déçu de l'accueil très frileux qui avait été fait à Cinerama ?
David Gedge : Cinerama était un nouveau groupe et les gens sont souvent paresseux pour découvrir de nouvelles choses et disaient : "Tiens encore un nouveau groupe de David Gedge !". Je trouve cela dommage car ce groupe a été sous estimé mais c'est du passé.
Quel regard portez-vous sur la période Cinerama ? Etait-ce une pause que vous preniez par rapport à The Wedding Present ou l'envie d'explorer un autre registre musical ?
David Gedge : Oui. En 1996, j'ai éprouvé le besoin de faire un break après une période très intense de travail. Et puis, j'ai eu réellement envie de faire une autre sorte de musique. Et il est certain qu'au début Cinerama était totalement différent de Wedding Present. Mais au fil du temps, la différence s'est considérablement estompée.
L'album "Take fountain" réalise cette synthèse entre les registres des deux groupes car on y retrouve les guitares rentre-dedans de The Wedding Present et l'orchestration propre à Cinerama ?
David Gedge : Oui, tout à fait.
Pensez-vous que votre présence à la Route du Rock peut faire découvrir le groupe aux nouvelles générations ?
David Gedge : Je ne sais pas. Et je n'y prête pas trop attention. Car The Wedding Present n'a jamais fait partie des groupes très médiatisés ou à la mode qui voulaient plaire à tout prix. Mais si c'est le cas tant mieux. Sinon, ce n'est pas grave.
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