By the way I forgive you
(Low Country Sound / Elektra) février 2018
Cet article signe mon intronisation chez Froggy's Delight et je vais donc commencer par vous parler d'une artiste américaine que j'adore depuis de nombreuses années.
Brandi Carlile. Beaucoup d’entre vous se souviendront peut-être de l'épisode musical de Grey's Anatomy lorsque l'actrice Sara Ramirez avait repris le magnifique titre "The Story". La version d'origine de 2007 est toute aussi poignante et reste à ce jour son morceau le plus plébiscité.
Pour faire un rapide résumé de la personne, Brandi est une auteure compositrice née à Ravensdale, aux États-Unis. Ses influences vont de David Bowie à Elvis Presley en passant par Elton John et Joni Mitchell.
Elle rafle pas mal de succès depuis une bonne dizaine d'années avec ses sept albums, dont un disque d'or pour The Story, une nomination aux Grammys pour The firewatcher's daughter et déjà en route vers le top des classements d'albums américains pour By the way I forgive you sorti le 16 février dernier.
Brandi parle de son enfance, de sa vie, transmet des messages forts de paix et de tolérance. Toujours entourée de ses compagnons de route Phil et Tim Hanseroth, "The Twins", elle vit pour la musique et sa large base de fans propage avec elle toute l'expression de son art. Pour By the way I forgive you, elle nous parle de sa volonté à pardonner à autrui même si cela paraît impossible ou difficile. Ce pardon est présenté à travers dix morceaux d'une richesse pure.
A travers des morceaux forts comme "The Joke" qui est complètement l'écho de "The Story", elle exprime son côté défenseur des droits à être libre d'être la personne que l'on veut, en balayant tous les dictas sociétales.
Sa voix se fait de plus en plus intense au cours de certains morceaux où elle lâche toute la pression exercée au cours de sa propre vie, de par ses combats contre l'homophobie par exemple et sa bataille en faveur de toute autre forme de discrimination et d'infériorisation. Elle puise ainsi au cœur de nos propres émotions, dans nos épreuves qui nous paraissent insurmontables, dans nos blessures du passé, pour finir par s'adresser à notre présent et à la somme de toutes les peurs qui nous semblent nous envahir. Tout cela est exprimé avec finesse et délicatesse dont seule Brandi semble avoir le pouvoir.
Le morceau "The mother" s'adresse à sa fille, à ce pouvoir d'être mère et ses interrogations à être un bon parent.
Cet album permet enfin à Brandi de sortir de sa zone de confort et sonne comme l'apogée de sa carrière. Le morceau final "Party of one" est clairement synonyme de rédemption avec les paroles qui traduisent littéralement l'abandon de soi ou une façon de baisser les armes. ("I am yours"... répété maintes fois.)
Enfin, tous les mélomanes s'y retrouvent autour des instruments choisis, du mixage fait par l'ingénieur son de David Bowie sur Space Oddity et tout simplement à travers les paroles qui sont fabuleusement poétiques.
Brandi Carlile s'inscrit dans la cour des grands compositeurs d'albums qui deviendront cultes, si toutefois vous y abandonnez vos oreilles. Je rêve qu'elle puisse prolonger sa tournée en Europe et éventuellement venir chanter à Paris. Je garde espoir et j'espère vous avoir transmis la même envie.
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